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Au Sommaire :

  • Privatisations : Air France non, ADP oui !
  • Grève de la fonction publique : 20% des vols annulés à Orly, Lyon et Marseille ce mardi 22 mai 2018
  • Air France – L’intersyndicale veut rencontrer Couderc au plus vite
  • Le brent dépasse 80 dollars, les 100 en ligne de mire
  • NDDL : l’épineuse indemnité que l’Etat va verser à Vinci
  • Des perquisitions menées par la police à l’aéroport de Beauvais
  • Jean-Michel Vernhes : « L’aéroport de Toulouse doit retrouver une gouvernance apaisée »
  • Air France-KLM : la nouvelle présidente Anne-Marie Couderc épinglée dans un rapport parlementaire
  • ADP fait rimer efficacité et hausse de capacités
  • Emirates doit laisser des avions au sol faute de pilotes
  • Ryanair : menace de grève des pilotes en Irlande
  • Ryanair est toujours plus rentable mais va souffrir du rebond du pétrole
  • Primera Air lance son Paris – New York
  • Excellente année pour Singapore Airlines
  • Le Bourget sur le toit de l’Europe
  • Dinard. Licencié en 2008, l’ex-chef d’exploitation de l’aéroport réintégré

Privatisations : Air France non, ADP oui !

Déplacements Pros – 21/05/2018
Si Bruno Le Maire a exclu une privatisation d’Air France en « période de crise », il évoque une privatisation d’ADP qui pourrait intervenir assez rapidement et rapporter environ 9 milliards d’euros à l’Etat.
Transmis la semaine dernière au Conseil D’Etat pour avis, le projet de loi Pacte (pour Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) ne comporte pas le volet privatisation qui avait été envisagé. La privatisation d’Air France ne semble plus opportune par les temps qui courent, celles de la Française des Jeux et d’ADP demandent pourtant des modifications législatives. Pour la Française des Jeux, il s’agit de garder la main sur la régulation de ce secteur sensible. Pour ADP, l’Etat veut avoir un œil sur le contrôle de l’énorme parc foncier de Roissy notamment, par le biais d’une concession.

Si le projet de loi pour porter ces modifications n’est pas encore sur la table, Bruno Le Maire continue à distiller les informations pour préparer les esprits. A l’occasion du Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-CNEWS, le ministre de l’Economie et des Finances a souligné que la privatisation d’ADP pourrait être « l’opération financière de privatisation la plus importante dans le monde en 2018 ». La capitalisation boursière d’ADP dépasse les 17 milliards d’euros et l’Etat possède 50,6% des actions. Certaines sources calculent que la privatisation devrait se faire sur la base d’une valorisation avoisinant les 25 milliards d’euros, ce que semble confirmer le ministre qui a estimé que la somme de 9 milliards d’euros « immobilisée pour le fonctionnement d’ADP avec des revenus de l’ordre de 180 millions d’euros » serait « mieux employée à préparer l’avenir des Français en investissant dans l’innovation ». Très récemment dans Les Echos, le patron d’ADP Augustin de Romanet semblait abonder dans le même sens en estimant que le projet de privatisation était « légitime ».

Grève de la fonction publique : 20% des vols annulés à Orly, Lyon et Marseille ce mardi 22 mai 2018

Air Journal – 20/05/2018
A la suite d’un préavis de grève déposé par plusieurs syndicats de contrôleurs aériens français dans le cadre d’une journée d’action nationale le mardi 22 mai 2018, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire de 20% leur programme de vols au départ et à l’arrivée des aéroports de Paris Orly, Lyon et Marseille principalement.

L’USAC-CGT, FO et l’UNSA ont déposé un préavis de grève auprès de la (DGAC) pour ce mardi 22 mai dans le cadre d’une troisième journée de mobilisation des syndicats de fonctionnaires contre le projet de réforme de la fonction publique et pour la défense du pouvoir d’achat des fonctionnaires. La DGAC prévoit « des perturbations sur l’ensemble du territoire » et recommande aux voyageurs de voir auprès de leur compagnie aérienne quels vols seront annulés ou en retard-

Les fédérations CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA de la fonction publique, représentant les 5,7 millions d’agents publics, ont appelé à cette journée de mobilisation, qui entraînera également des perturbations dans les crèches, les écoles, mais aussi à Pôle Emploi ou dans des secteurs comme l’énergie ou la santé.

Air France – L’intersyndicale veut rencontrer Couderc au plus vite

Les Echos Investir / Reutersl – 18/05/2018

L’intersyndicale d’Air France a annoncé vendredi avoir demandé à rencontrer dès que possible Anne-Marie Couderc, nommée mardi présidente non-exécutive par intérim d’Air France-KLM à la suite de la démission de Jean-Pierre Janaillac, parti après le rejet par les salariés du projet d’accord salarial de la direction au début du mois.  »

(..) tous les salariés attendent de votre part des mots et des actes susceptibles de purger le malaise profond qui perdure et de remettre rapidement Air France dans une dynamique positive », écrit l’intersyndicale dans un courrier adressé à Anne-Marie Couderc.

Cette dernière ainsi qu’une équipe de trois dirigeants nommés en même temps qu’elle n’ont cependant pas reçu de nouveau mandat pour prendre des décisions remettant en cause la « stratégie de croissance » d’Air France, limitant de fait leurs marges de manœuvre face aux syndicats.

L’intersyndicale de la compagnie, une coordination de dix syndicats de toutes les catégories professionnelles, a décidé en début de semaine dernière de faire une pause dans les appels à la grève, faite à ce stade de 15 jours d’arrêts de travail entre le 22 février et le 8 mai.

« Pour mettre fin à cette situation de blocage, nous vous proposons de vous rencontrer dès maintenant avec la volonté d’aboutir rapidement à un projet d’accord qui fasse consensus avec les organisations syndicales (..) », poursuit l’intersyndicale. Contactée par Reuters, la direction d’Air France s’est refusée à tout commentaire.

Le brent dépasse 80 dollars, les 100 en ligne de mire

Capital – 17/05/2018

Le baril de pétrole Brent a dépassé 80 dollars jeudi pour la première fois depuis novembre 2014, dopé par les incertitudes autour de l’Iran et du Venezuela, le PDG de Total évoquant même la perspective d’un baril à 100 dollars.

Le cours du baril pour livraison en juillet est monté à 80,18 dollars vers 09H50 GMT, avant de retomber légèrement en dessous des 80 dollars. Peu après 14H00 GMT (16H00 heure de Paris), il s’échangeait à 79,71 dollars, 43 cents de plus que la veille.

La référence européenne de l’or noir évoluait encore autour de 50 dollars en mai 2017, ce qui représente un bond de plus de 50% en un an. Pour sa part, le baril de « light sweet crude » (WTI), la référence américaine, pour échéance en juin, s’échangeait à 71,90 dollars, en hausse de 41 cents.

Patrick Pouyanné, le PDG de Total, a déclaré qu’il ne serait pas surpris de voir un baril à 100 dollars « dans les prochains mois », alors que la présence de son groupe en Iran est devenue plus incertaine.

La hausse a été alimentée depuis la veille par l’annonce d’un recul des stocks de brut aux Etats-Unis de 1,4 million de barils et d’une très forte baisse des réserves d’essence de 3,8 millions de barils. Pour Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group, la progression des cours est « impressionnante » d’autant que de récents rapports ont fait état d’une hausse des exportations américaines et d’un futur ralentissement de la demande, deux facteurs qui devraient en théorie peser sur les prix.

La hausse des cours pourrait devenir un problème pour les économies développées, dont l’activité avait profité de la chute intervenue en 2014. Dans ses derniers résultats, Air France-KLM a par exemple prévenu que sa facture de carburant devrait s’accroître de 350 millions d’euros en 2018.

– Election vénézuélienne –

Depuis plusieurs semaines, les cours ont été tirés par les inquiétudes quant à la production iranienne et vénézuélienne, alors que les Etats-Unis ont décidé de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien. « La baisse continue de la production de pétrole au Venezuela est simultanément en train de tirer vers le bas la production de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) », ont souligné les analystes de Commerzbank. L’industrie vénézuélienne est fortement affectée par la crise économique et politique qui secoue le pays. De plus, l’élection présidentielle de dimanche, dont l’actuel président Nicolas Maduro est le grand favori, ne rassure pas les marchés. « Dans l’hypothèse où les Etats-Unis interdiraient totalement les importations de brut vénézuélien, cela se traduirait, pour le marché, par une disparition de plus de 400.000 barils » par jour, a souligné Tamas Varga, analyste pour PVM. Le cartel de l’Opep est engagé depuis fin 2016, et jusqu’à fin 2018, dans un accord de limitation de sa production aux côtés de dix autres producteurs, dont la Russie. Une réunion en juin à Vienne doit décider de son éventuel prolongement.

– Incertitude iranienne –

L’incertitude sur la production iranienne, après la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire et le retour des sanctions, a également contribué à la hausse des cours. Si Total venait à sortir d’un grand projet gazier entamé en juillet 2017, ce que le groupe s’apprête à faire s’il n’obtient de dérogation des autorités américaines, le chinois CNPC pourrait prendre sa place, a indiqué mercredi soir le ministre iranien du Pétrole. L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole et grand rival de l’Iran, a récemment déclaré qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour empêcher des pénuries d’approvisionnement en pétrole. Néanmoins, plusieurs observateurs ont souligné mi-avril qu’elle souhaiterait un prix du baril autour de 80 voire 100 dollars, afin d’augmenter la valeur de sa compagnie pétrolière Saudi Aramco, avant son introduction en Bourse.

NDDL : l’épineuse indemnité que l’Etat va verser à Vinci

Le Parisien – 20/05/2018

Vinci, qui devait construire et aménager le nouvel aéroport de Nantes, espère obtenir plus d’un demi-milliard d’euros d’indemnisations pour la rupture de son contrat.

En annonçant, en janvier, l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, l’État a mis fin à presque 50 ans d’atermoiement. Il a aussi rompu unilatéralement le contrat qui le liait à Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci, qui devait construire et exploiter le nouveau site. Le motif invoqué : « rupture pour un motif d’intérêt général ». « Un grand classique. C’est ce que font certaines municipalités, lors d’un changement de majorité, quand les élus ne veulent finalement plus de la salle des fêtes ou de la piscine commandée par leurs prédécesseurs », commente d’un ton gourmand Laurent Frölich. Si cet avocat spécialiste des marchés publics juge l’affaire passionnante d’un point de vue juridique, l’indemnité que devra verser l’État à AGO est surtout inquiétante pour les montants en jeu. Jusqu’à présent, la tendance était à la minimisation. En décembre, Michel Badré, l’un des médiateurs nommés par le gouvernement sur cette épineuse question, avait évalué la facture à « quelque part entre zéro et 350 millions d’euros ».

Une indemnité liée au bénéfice autrefois escompté

Ce serait plutôt entre 100 et 500 millions, conteste Éric Woerth, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et auteur d’un long rapport sur les conséquences de l’abandon. Le Cépda, collectif d’élus militant contre le transfert à Notre-Dame-des-Landes, assure, lui, que le chèque ne dépassera pas les 200 millions d’euros. « Aucun coup de pioche n’a été donné, les seules dépenses concernent des études à ce jour. Et depuis 2010, Vinci s’est déjà rempli les poches avec la gestion de Nantes-Atlantique qui était compris dans le même contrat de concession », souligne sa présidente Françoise Verchère. Selon nos informations, le géant du BTP espère pourtant obtenir plus d’un demi-milliard. An nom de quoi une telle somme ? La réponse est dans l’article 82 du contrat de concession : l’État et AGO se sont mis d’accord sur l’indemnisation en cas de rupture. La somme est calculée en fonction des dépenses engagées par le constructeur, mais également d’une estimation du préjudice lié au bénéfice escompté. Or, le contrat de concession aurait dû courir jusqu’2066. Soit une durée de 55 ans. D’où les intenses tractations, qui ont lieu en ce moment en coulisses. « Elles mobilisent une armée de comptables et d’économistes », souligne Me Frölich.

Des perquisitions menées par la police à l’aéroport de Beauvais

France3 Hauts de France – 18/05/2018

Selon l’AFP des perquisitions ont été menées jeudi 17 mai par la police à l’aéroport de Beauvais suite au rapport de la Cour des comptes de 2017 sur la gestion de l’aéroport.

« Il y a eu une perquisition hier suite au rapport de la Cour des comptes », a indiqué une source proche du dossier, confirmant une information du Parisien. Les perquisitions on eu lieu à la SAGEB (Société aéroportuaire de gestion et d’exploitation de Beauvais,), l’organisme qui dirige l’aéroport », a également déclaré à l’AFP Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente du syndicat mixte, le SMABT, qui réunit les propriétaires de l’aéroport (agglomération, département, région). « Le syndicat (mixte) n’est pas concerné par ces perquisitions », a-t-elle précisé.

La Cour des comptes dénonce des « accords illicites » avec Ryanair

En juin 2017, la Cour des comptes avait épinglé la gestion de l’aéroport picard, dénonçant en particulier les « accords illicites » conclus avec la compagnie irlandaise Ryanair. Entre les remises commerciales « injustifiées » et les prestations « assurées à perte », la SAGEB, détenue à 51% par la Chambre de commerce et d’industrie de l’Oise et à 49% par Transdev, « s’est privée d’environ 85 millions d’euros de produits, dont 78 millions au bénéfice de la seule compagnie Ryanair » entre 2008 et 2014, avait écrit la Cour dans son rapport. La compagnie à bas coût Ryanair génère depuis vingt ans plus de 80% du trafic de l’aéroport. Ces ristournes « constituent des avantages importants et injustifiés », qui ont été accordés « sans aucune autorisation » de la SMABT. La Cour a contesté les tarifs des redevances aéroportuaires, « bien moindres » que ceux d’autres aéroports comparables mais compensées par les recettes de la liaison par autocar avec Paris, exploitée par l’entreprise TPB, filiale de la SAGEB. Dans le cadre d’une convention de délégation de service public signée en 2008, le SMABT, autorité délégante du service public aéroportuaire, a confié la gestion et l’exploitation de l’aéroport à la SAGEB pour une durée de 15 ans, peut-on lire sur le site internet de l’aéroport.

Jean-Michel Vernhes : « L’aéroport de Toulouse doit retrouver une gouvernance apaisée »

La Tribune – 18/05/2018

Président du directoire de l’aéroport Toulouse-Blagnac depuis la création de la société aéroportuaire, Jean-Michel Vernhes était l’invité de La Matinale de La Tribune ce 18 mai. Alors que les actionnaires chinois ont choisi de l’évincer mais qu’il ne connaît toujours pas le nom de son successeur, le dirigeant est revenu sur les bouleversements générés par la privatisation : incompréhensions linguistiques, tensions autour des dividendes… Il estime que « l’État ne va pas rester éternellement dans le capital de l’aéroport » et que le retour à « une gouvernance apaisée » s’impose aujourd’hui.

« Je devrais déjà être parti mais mon successeur n’a pas encore été nommé. Ce n’est pas très agréable pour moi d’être face à cette situation d’incertitude qui n’est pas bonne non plus pour la société », a lancé ce vendredi 18 mai le président du directoire de l’aéroport de Toulouse Jean-Michel Vernhes à l’occasion de la Matinale organisée par La Tribune au Meeting Lab de Toulouse. À la tête de la plateforme toulousaine depuis près de 20 ans, Jean-Michel Vernhes a appris en septembre dernier que les actionnaires avaient lancé un processus de recrutement pour trouver son successeur alors que son mandat avait été reconduit quelques mois plus tôt. « L’enchaînement des faits interroge. J’ai été renouvelé en mars 2017 pour un mandat de cinq ans. Il se trouve qu’en raison d’une limite d’âge je ne pouvais rester au-delà de 2020. Mais à l’automne dernier, on m’a expliqué gentiment ‘vous avez bien avancé les travaux d’extension mais vous êtes un peu vieux maintenant, il faudrait quelqu’un de plus jeune et de plus international' », se remémore-t-il.

Son successeur devrait bientôt être connu

Son remplacement devait intervenir à l’origine dans le courant du premier semestre 2018 mais l’aéroport de Toulouse n’a toujours pas trouvé à ce jour la bonne personne pour lui succéder. Jean-Michel Vernhes a confirmé que les actionnaires avaient d’abord misé sur le directeur de l’aéroport d’Orly Marc Houalla mais ce dernier a été nommé en février directeur de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. « Aujourd’hui, le recrutement entre en phase de courte finale. Je devrais bientôt savoir quand mon contrat prend fin », a-t-il expliqué. Suite à l’annonce du départ surprise, la présidente du conseil de surveillance de l’aéroport de Toulouse Anne-Marie Idrac a elle aussi fait savoir à l’automne dernier qu’elle quitterait ses fonctions fin mai 2018 et deviendrait administratrice indépendante au sein du conseil d’Air France KLM. Comme le révélait dès mars dernier La Tribune, c’est Charles Champion ancien président d’Airbus Opérations SAS qui devrait la remplacer prochainement.

« Lorsque nous avons appris qu’il y avait un candidat chinois pour racheter les parts de l’État, cela nous a fait rire »

Ces bouleversements au sein de la gouvernance ne peuvent être compris qu’au regard de l’arrivée dans le capital de l’aéroport du consortium chinois Casil Europe. En 2014, l’État décide de céder une partie de ses parts au profit d’un acteur privé. « Il ne faut pas se leurrer. Si l’État a privatisé, c’est pour faire de l’argent. Les privatisations des aéroports de Nice, Lyon et Toulouse lui ont rapporté deux milliards d’euros », rappelle Jean-Michel Vernes. Mais jamais il n’aurait imaginé qu’un candidat chinois s’impose au sein de la plateforme. « En juillet 2014, quand l’opération a été lancée il y avait cinq candidatures. Lorsque nous avons appris qu’il y avait un Chinois parmi eux pour racheter les parts de l’État, cela nous a fait rire surtout que les Chinois n’étaient pas présents dans les aéroports jusqu’ici », se souvient Jean-Michel Vernhes.

Incompréhension linguistique lors des conseils de surveillance

Passée la surprise, il a fallu faire face à un choc des cultures. « Nous avons réalisé la différence de langue et de culture lors du premier conseil de surveillance. Au sein du consortium Casil Europe, il y a l’État chinois au travers d’une entreprise (Shandong Hi-Speed Group Co) et un fonds d’investissement venu de Hong-Kong (Friedmann Pacific AM, dirigée par Mike Poon, ndlr). Les premiers ne parlent pas un mot d’anglais. Pour tous les conseils de surveillance, nous avons mis en place une double traduction anglais-chinois et on se rend compte qu’avec la traduction on ne comprend pas toujours le message que l’actionnaire chinois veut faire passer. On peut supposer que le problème est le même pour eux. Il y a donc déjà un problème de compréhension ».

« C’est la question des dividendes qui créé des tensions entre actionnaires privés et publics »

Au-delà du choc linguistique, l’entrée d’un actionnaire privé a généré des tensions avec les collectivités locales présentes dans le capital de l’aéroport (la Région, le Département, la Métropole et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) détiennent 40%, l’État les 10,01% restants) notamment en juin 2017 lorsque sous la pression du consortium chinois 7,85 millions d’euros de dividendes sont versés aux actionnaires dont 1,5 million issu des réserves financières de l’aéroport. « Un actionnaire privé qu’il soit Français ou Chinois, à partir du moment où il a payé pour entrer dans le capital d’un aéroport, souhaite un retour sur investissement ( 308 millions d’euros ont été déboursés par Casil Europe). Il a une vision tournée vers la rentabilité alors que les collectivités n’ont pas forcément cette optique. En dehors de ça sur toutes les autres délibérations il y a eu quasi unanimité. C’est la question des dividendes qui créé des tensions entre actionnaires privés et publics. » Le président du directoire de l’aéroport de Toulouse fait tout de même remarquer que le côté positif de l’arrivée des actionnaires chinois est d’avoir voulu développer l’offre de commerces. « Les travaux d’extension engagés actuellement par ATB vont doubler la surface dédiés aux boutiques et espaces de restauration » même si « les temps de parcours des passagers sont un peu allongés ».

« L’État ne va pas rester éternellement avec 10% dans le capital de l’aéroport de Toulouse »

En février dernier, l’État a annoncé qu’il ne souhaitait pas « pour le moment » vendre ses parts restantes (10,01%) dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac et permettre à la société d’actionnaires chinois de devenir majoritaire au sein du capital. « Je pense que les actionnaires chinois ne l’ont pas vu venir dans la mesure où c’était pour eux quelque chose de naturel d’autant que l’aéroport marche bien au niveau de la fréquentation. La question est désormais de savoir ce qu’ils vont faire. Ils affichent qu’ils sont là pour rester. Mais est-ce que cela va durer ? » s’interroge Jean-Michel Vernhes. Mike Poon qui est à la tête de Casil Europe a en effet depuis quelques mois rencontré de manière informelle des sociétés (Eiffage, Vinci, Banque Populaire) intéressées pour racheter leurs parts dans l’aéroport. « Il y aura vraisemblablement une évolution de l’actionnariat. L’État ne va pas rester éternellement avec 10,01% dans le capital de l’aéroport, estime-t-il. À Lyon et Nice, il s’est désengagé et devrait bientôt le faire au niveau des Aéroports de Paris. Je ne vois pas pourquoi il resterait dans le capital de Toulouse. Est-ce qu’il revendra ses parts à l’actionnaire chinois dans une gouvernance apaisée ou avec un autre actionnaire ? En tout cas, cela ne restera pas comme ça. Il faut une gouvernance plus apaisée pour que les difficultés qui sont principalement capitalistiques soient réglées ».

Air France-KLM : la nouvelle présidente Anne-Marie Couderc épinglée dans un rapport parlementaire

Air Journal – 20/05/2018

Anne-Marie Couderc, nommée le 15 mai PDG par intérim d’Air France-KLM pour remplacer Jean-Marc Janaillac, est épinglée dans un rapport parlementaire consacré à la modernisation du secteur de la presse, révèle le magazine économique Challenges.

Les rapporteurs, les députés Laurent Garcia (LREM) et George Pau-Langevin (PS), critiquent la gestion d’Anne-Marie Couderc à la tête du distributeur de presse Presstalis, qu’elle a dirigé de 2010 à 2017. Si le nom de la nouvelle présidente par intérim d’Air France-KLM n’est jamais cité dans ce rapport, Laurent Garcia et George Pau-Langevin dénoncent « une gestion discutable de l’ancienne direction, de son conseil d’administration et des commissaires aux comptes » de Presstalis. Ils pointent du doigt des projets de regroupements d’activité « sans logique économique« , des rachats de dépôts en région qualifiés d’ »échec très coûteux« , et un « usage démesuré » de l’affacturage, qui a abouti à une multiplication par cinq des créances entre 2015 et 2016, à 250 millions d’euros entre autres. Autre fait discutable : le montant des notes de frais des équipes dirigeantes de Presstalis atteignait ainsi deux millions d’euros par an, et le siège du groupe comptait près de 200 véhicules de fonction. Une mauvaise gestion qui aurait motivé le remerciement d’Anne-Marie Couderc en juillet dernier de Presstalis, écrit le magazine économique Challenges.

ADP fait rimer efficacité et hausse de capacités

Air & Cosmos – 18/05/2018

LES TRAVAUX EN COURS À ORLY ET ROISSY MOBILISENT 4,6 MILLIARDS D’EUROS SUR CINQ ANS, DANS LE CADRE DU PLAN CONNECT 2020. EN COMPTANT LE FUTUR TERMINAL 4, DONT LA PREMIÈRE TRANCHE DE LIVRAISON DOIT INTERVENIR EN 2023, LA CAPACITÉ DE PARIS AÉROPORT POURRAIT MONTER À 120 MILLIONS DE PASSAGERS.

Avec un total de 101,5 millions de passagers en 2017 (+ 4,5 %), la dynamique de trafic de Paris Aéroport, la marque ombrelle qui regroupe les plateformes de Roissy et d’Orly, ne se dément pas. Plus que jamais, les plans pharaoniques d’infrastructures en cours sont nécessaires, avec l’objectif essentiel d’optimiser les infrastructures existantes, tout en insérant de manière plus efficace les deux aéroports parisiens dans son bassin de population francilien et national.

Après un premier grand saut qui a été effectué avec l’inauguration en avril 2016 de la nouvelle jetée internationale d’Orly Sud (12 000 m2 et apport de trafic de près de 2 millions de passagers supplémentaires), le grand tournant « historique » concernant l’aéroport du Sud parisien va être la jonction des deux terminaux Ouest et Sud. Lancée en avril 2016, cette jonction va être matérialisée par un bâtiment de 19 mètres de hauteur, 250 mètres de longueur et 120 mètres de largeur. Au total, le bâtiment comprend 4 200 tonnes de charpente métallique (plus d’une demi-tour Eiffel) et 9 500 m2 de verrerie, soit une surface vitrée équivalente à quatre fois celle de la pyramide du Louvre. La construction du bâtiment mobilise 550 travailleurs durant quatre ans, avec 100 000 heures réalisées par des travailleurs du Val-de-Marne et de l’Essonne en insertion professionnelle. Le bâtiment, d’une surface de 80 000 m2, qui devrait être inauguré en avril 2019, aura une capacité totale de 8 millions de passagers par an et comprendra toutes les fonctionnalités d’un terminal (hall public départ avec ses banques d’enregistrements, zones de contrôle Schengen et internationale, zones commerciales, salle d’embarquement et de débarquement, livraison bagages, etc.).A noter aussi que ce nouveau bâtiment de jonction proposera aussi une inter modalité optimale puisqu’il sera relié à la nouvelle gare du Grand Paris. Cette inauguration sera précédée par la rénovation du hall 1 du terminal d’Orly Ouest, comprenant la démolition de l’ancien pavillon d’honneur, la réalisation d’une extension audit hall et une extension des aires de postes avions (deux places de moyen-porteurs supplémentaires). Au total, le hall rénové, qui doit être livré en juin prochain, devrait voir sa capacité passer d’environ 4,8 millions de passagers à 5,5 millions. Quand la jonction sera opérée entre les deux terminaux Ouest et Sud, l’ensemble du circuit départ international d’Orly Sud sera totalement refondu. Une nouvelle salle d’embarquement de 1 600 m2 sera aménagée avec quatre nouvelles portes d’embarquement. Le terminal sera équipé d’un trieur à bagages dernier cri, avec notamment plus de 2,4 kilomètres de convoyeur et 81 banques d’enregistrement (dont 26 nouvelles).

Par ailleurs, les contrôles sûreté-émigration vont être totalement revus pour « dénaturer » ces zones et faire face à la croissance du trafic à venir. Les zones de postes d’inspection filtrage (PIF) et de police aux frontières (PAF) vont donc être inversées. Parallèlement, les PIF des halls Schengen et international vont être mutualisés. Une nouvelle batterie de huit PIF de 25 mètres de long, conforme aux nouveaux standards, va être installée. Enfin, la surface entre les PIF et les contrôles de la PAF sera augmentée de 200 m2, par rapport à celle d’aujourd’hui. Le tout sera agrémenté d’une nouvelle zone commerciale (La Rue Parisienne) de 3 200 m2. Cette refonte devrait être livrée à partir de mars 2020 (pour le tri bagages).

MARIAGE DE SATELLITES.

Au nord, Roissy-CDG est aussi en pleine mutation. Les différents chantiers devraient permettre aux différents terminaux de passer de 72 millions de passagers à fin 2017 à 80 millions dès la fin de l’année 2020. Pour information, rappelons qu’en termes de parts de trafic, Air France est actuellement le premier transporteur de Roissy (51,7 %), loin devant easyJet (7,2 %) et Delta (2,4 %). En termes d’alliance, Skyteam (60,9 %) est loin devant Star Alliance (10 %) et oneworld (5,1 %). L’ensemble des compagnies à bas coût représente 12,7 % du trafic de Roissy. Comme à Orly, le mot d’ordre va être principalement d’optimiser l’espace déjà disponible. A la jonction des terminaux Sud et Ouest d’Orly va ainsi répondre celle des satellites d’embarquement du terminal 1 et celle des hall B et D du terminal 2. La réunification des trois satellites d’embarquement du terminal 1 va être possible grâce à un seul bâtiment de 36 000 in2 relié aux satellites 1 à 3. Ainsi la capacité actuelle du terminal 1, de 9 millions de passagers annuels actuellement, devrait passer à 10,2 millions de passagers en 2020. Le nouveau bâtiment de jonction sera en capacité d’accueillir six postes avions gros-porteurs, dont cinq postes A380 et trois postes moyen-porteurs de type A320. Il comportera aussi une nouvelle zone commerciale et proposera une offre de capacités équivalente à celle du terminal 2.

2B ET 2D PUBLIENT AUSSI LES BANS.

Au terminal 2 aussi, l’heure est à l’optimisation. Deux chantiers parallèles sont en cours : la réhabilitation du terminal 2B et la construction d’un nouveau bâtiment de jonction entre les terminaux 2B et 2D. En fait, ces deux chantiers sont réalisés simultanément pour une livraison qui devrait intervenir à la fin du premier semestre 2020.Au total, le projet représente un ensemble d’une superficie de 77 500 m2 : 50000 m2 correspondant à la surface du terminal 2B actuel rénové et 27 500 m2 d’espaces nouveaux. La capacité d’accueil au sein du nouvel ensemble va permettre au terminal 2B de passer de 4 à 5,5 millions de passagers par an. Pour la totalité du nouvel ensemble 2B-2D, la capacité totale d’accueil sera de 11 millions de passagers. Suite à sa rénovation, le terminal 2B sera agrandi côté pistes pour mieux séparer les flux éparts et arrivées. La capacité en gros-porteurs du terminal sera augmentée et une meilleure flexibilité sera assurée entre les passagers Schengen et les internationaux. Par ailleurs, le bâtiment de jonction entre les deux terminaux 2B et 2D regroupera les fonctions d’inspection filtrage, une salle de livraison bagages, de nouvelles surfaces commerciales et des salons pour les compagnies aériennes.

PARIS À FOND DE TRAIN.

Ces grands travaux iront de pair avec un grand aménagement des accès des aéroports par les transports publics dans le cadre du plan Connect 2020 et au-delà dans le cadre du projet du Grand Paris.

A partir de 2024, une toute nouvelle gare ferroviaire « Aéroport d’Orly » s’étendra sur une surface de 22 000 m2 à 20 mètres au-dessous de l’esplanade du bâtiment de jonction entre les terminaux d’Orly Ouest et Orly Sud. D’une longueur de 120 mètres sur 50 de large, elle aura une capacité de 14 000 passagers à l’heure. A cette date, cette gare sera le terminus de la ligne 14 (reliant Saint-Lazare à la station Olympiades, selon une diagonale nord-ouest-sud-est), avec une prolongation via les villes du Kremlin-Bicêtre Villejuif Chevilly et Rungis jusqu’à Orly. Il faudra compter quinze minutes entre la station Olympiades et l’aéroport d’Orly. Pour mémoire, au nord la ligne 14 devrait être prolongée vers Saint-Denis via Porte de Clichy et Mairie de Saint-Ouen et donc rattraper la ligne RER desservant l’aéroport Roissy-CDG. La gare de l’aéroport d’Orly sera aussi desservie par la future ligne 18 du métro qui doit relier la plateforme à la gare de Versailles-Chantiers, via Satory, Saint-Quentin, Orsay, et Palaiseau notamment. Cette nouvelle gare sera associée à la desserte du tram-wayT7 et couplée avec une nouvelle gare routière.

Pour les accès routiers, à compter de juin 2018, la route passe à trois voies d’accès pour la portion située entre la station Avia et le dépose-minute d’Orly Ouest afin de faire face à l’affluence grandissante. En entrée du dépose-minute du terminal Orly Sud, l’accès passe aussi à deux voies. Par ailleurs, un nouveau service centralisé pour les taxis, avec la livraison d’une première phase à la mi-juillet 2018, sera bientôt disponible. Ils disposeront d’un nouveau bâtiment d’exploitation, des blocs sanitaires (200 m2), d’une salle libre d’accès (200 m2) et d’un préau (300 m2).

Enfin, pour accompagner la montée en puissance du trafic sur la plateforme du sud parisien, le groupe ADP prévoit de renforcer la fréquence d’Orlybus sur les périodes de pointe et va aussi rénover les rames de l’Orlyval (opérant la liaison entre la gare du RER B d’Antony et l’aéroport d’Orly) et changer l’affichage en station pour qu’il soit plus dynamique. L’autre grand chantier de desserte concerne l’aéroport de Roissy avec le CDG Express, qui devrait être mis en service fin 2023 ou début 2024.La liaison rapide doit partir de la gare de l’Est pour rejoindre la gare Aéroport Charles-de-Gaulle 2TGV par le sud en vingt minutes sans arrêt intermédiaire avec une fréquence au quart d’heure. Elle permettra de gagner dix minutes par rapport au meilleur temps de trajet actuel avec la ligne B du RER (trente minutes). Et elle permettra surtout d’accroître les correspondances avec les autres lignes innervant tout le centre de la capitale.

Emirates doit laisser des avions au sol faute de pilotes

Les Echos – 21/05/2018

La compagnie de Dubaï a parqué provisoirement 14 Boeing 777 et six A380, faute de pilotes et de passagers.

D’un côté, des résultats annuels en nette amélioration, avec des bénéfices en hausse de 67 % pour le groupe (1,1 milliard de dollars) et de 124 % pour la compagnie (726 millions). Et de l’autre, ces photos circulant sur les réseaux sociaux, d’une douzaine de Boeing 777 et d’Airbus A380 parqués dans un coin de l’aéroport de Dubaï Al Maktoum, faute de pilotes et de passagers. Telle est l’image contrastée donnée par Emirates en ce mois de mai.

100 à 150 pilotes manquants

Si la compagnie de Dubaï a manifestement repris de l’altitude après le trou d’air de l’an dernier , elle n’en continue pas moins d’affronter de forts vents contraires. Aux restrictions américaines et aux tensions géopolitiques au Proche Orient s’est même ajoutée une difficulté supplémentaire inattendue : une pénurie de pilotes consécutive au départ de nombreux expatriés, qui a, semble-t-il, obligé Emirates à laisser au sol une partie de sa flotte, dans des proportions rarement atteintes.

14 B777 et Six A380 au sol

Selon des informations non confirmées par la compagnie, pas moins de 14 Boeing 777 et six Airbus A380 seraient actuellement cloués au sol à Dubaï. Une dizaine d’appareils l’étaient déjà en avril et la plupart devraient le rester en juin. De quoi représenter une perte sèche de plusieurs dizaines de millions d’euros, sachant qu’un appareil long-courrier qui ne vole pas n’en continue pas moins de coûter un bon million de dollars par mois, en loyer, coûts de maintenance et d’assurance, à son exploitant. Un gâchis que la compagnie peine à expliquer. En mars, son président Tim Clark, avait lui-même annoncé qu’il manquait à Emirates de l’ordre de 100 à 150 pilotes, partis vers d’autres horizons. Ce qui l’obligerait à réduire son programme de vols, cet été, en attendant un retour à la normale prévu « en septembre ou octobre ».

Ramadan en mai

Mais selon son directeur commercial, le Français Thierry Antinori, la principale raison du grand nombre d’avions au sol sera, avant tout, la baisse passagère de la demande. « Mai a toujours été le mois le plus creux, mais cette année, le ramadan est aussi en mai et la conjugaison des deux affecte très négativement la demande », a-t-il expliqué au magazine Arabian Business. Quant aux départs de pilotes, leur impact sera « très limité et bien moins dramatique que certains voudraient le faire croire », affirme-t-il.

Le « package » des pilotes revu à la hausse

Pour stopper les départs et remplacer les partants, Emirates a toutefois dû y mettre les moyens. La compagnie a inauguré en septembre sa propre école de pilotage, dont la première promotion de 170 « cadets » ira rejoindre les rangs d’Emirates dès l’an prochain. Emirates a également dû revoir à la hausse ses conditions d’embauche pour attirer ou conserver des pilotes expérimentés. Outre une quasi-absence d’impôt sur une rémunération annuelle moyenne d’environ 170.000 euros, un commandant de bord d’Emirates aura droit à une indemnité logement, une couverture médicale, une assurance-vie, l’école gratuite pour les enfants, 42 jours de congé et des réductions sur les hôtels pour en profiter. Sans oublier les bonus de fin d’année, représentant un mois de salaire cette année.

Ryanair : menace de grève des pilotes en Irlande

Air Journal – 21/05/2018

Le syndicat des pilotes irlandais IALPA a donné à la compagnie aérienne low cost Ryanair jusqu’à jeudi pour accepter de nouvelles pratiques de travail, sans quoi il appellera ses membres à voter sur des actions qui pourraient inclure des grèves. L’ouverture de bases en France n’est pas pour demain.

Alors que la spécialiste irlandaise du vol pas cher continue à négocier avec les syndicats dans différents pays après avoir trouvé des accords avec les représentants des pilotes britanniques et italiens, IALPA a écrit à son CEO Michael O’Leary pour exiger de nouveaux processus concernant le promotions, les congés annuels ou les affectations dans les bases européennes. Le syndicat avait déjà menacé de faire grève l’hiver dernier, poussant Ryanair à reconnaître les syndicats extérieurs pour la première fois en 32 ans après avoir dû annuler des milliers de vols en raison de problèmes de planning des pilotes. « S’il n’est pas possible de négocier l’introduction d’un tel contrat d’ancienneté au bénéfice de nos pilotes membres directement employés par Ryanair, nous avons l’intention de les faire voter sur une action collective », grève incluse si nécessaire, annonce le syndicat, donnant à Ryanair jusqu’au 24 mai 2018 pour répondre à ses demandes. Une des revendications porte sur la « transparence » : les pilotes veulent « savoir pourquoi » ils sont affectés dans tel ou tel aéroport, pourquoi leurs demandes de mutation sont refusées, ou ce qui a amené certains à obtenir des promotions ou des congés annuels particuliers.

Ryanair n’a pas commenté cette lettre ouverte, et continue à essayer de trouver des accords en Irlande justement mais aussi en Espagne où une annonce est attendue ces prochains jours, ainsi qu’au Portugal et en Allemagne – deux pays où des mouvements sociaux pour l’instant mineurs ont déjà eu lieu. Et elle a annoncé la semaine dernière avoir « stabilisé » ses problèmes de pilotes : selon le COO Peter Bellew cité dans The Independent, « il semble que les pilotes font la queue pour nous rejoindre » tandis que les « les taux de rétention se sont améliorés ». Mais cette gestion des pilotes « sera toujours un défi », a-t-il reconnu.

En France, les discussions avec les syndicats existent mais l’ouverture de bases n’aura probablement pas lieu avant 12 à 18 mois, faute d’avions : « en 2020 nous aurons plus d’avions », a déclaré le dirigeant, Ryanair devant opérer cette année une flotte d’environ 500 Boeing 737. La low cost doit annoncer ce lundi ses résultats annuels.

Ryanair est toujours plus rentable mais va souffrir du rebond du pétrole

Le Point / AFP – 21/05/2018

La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a annoncé lundi une hausse de 10 % de son bénéfice net annuel, malgré l’annulation de milliers de vols cet automne et cet hiver et même si la hausse des cours du pétrole assombrit son horizon.

Sur l’exercice allant du 1er avril 2017 au 31 mars 2018, la principale compagnie low-cost européenne a dégagé un bénéfice net de 1,450 milliard d’euros, conforme à ses prévisions.

La compagnie irlandaise a transporté 130,3 millions de passagers pendant cet exercice comptable, soit 9 % de plus sur un an et son nouveau record, et mis en avant ses progrès en Allemagne, en Italie et en Espagne – Ryanair visant la barre des 200 millions de passagers annuels d’ici à 2024.

Les prix de ses billets d’avion ont diminué en moyenne de 3 %, à 39,40 euros par vol, lui faisant dire qu’aucune autre « compagnie aérienne de l’UE ne peut battre Ryanair sur les prix ».

Le secteur du transport aérien en Europe a connu des turbulences l’an passé, avec la liquidation de la compagnie britannique Monarch, la faillite de l’allemande Air Berlin et les difficultés de l’italienne Alitalia, permettant à Ryanair de conquérir encore des parts de marché.

Ryanair a mis à profit ces perturbations pour acquérir 24,9 % de la compagnie à bas coût autrichienne de Niki Lauda, dont elle veut monter rapidement à 75 % du capital si l’autorité européenne de la concurrence l’accepte.

Les revenus auxiliaires de la compagnie (paiement pour un embarquement accéléré, une location de voiture, etc.) ont pour leur part grimpé de 13 % et au final son chiffre d’affaires a augmenté de 8 %, à 7,151 milliards d’euros.

La compagnie irlandaise s’est félicitée de ce résultat obtenu « lors d’une année marquée par des capacités excédentaires sur le marché européen du transport aérien, ce qui a entraîné une baisse des prix des billets, mais aussi malgré un rebond des cours du pétrole et notre problème de planning de septembre 2017 ».

Crainte de Brexit dur

Ryanair a en effet connu une crise lorsqu’elle a dû annoncer en septembre une série d’annulations portant au total sur 20.000 vols entre septembre et mars.

Afin d’apaiser les tensions sociales chez ses pilotes, à l’origine de ses problèmes de planning, Ryanair a entamé depuis un processus de reconnaissance des syndicats.

Elle a aussi concédé des hausse de salaires afin de conserver et d’attirer en son sein des pilotes. Selon ses prévisions, le nombre de pilotes disponibles sur le marché va rester limité alors que le secteur aérien est en plein essor.

Pour l’exercice comptable allant d’avril 2018 à mars 2019, la compagnie s’est voulue « du côté pessimiste de la prudence », selon les mots de son directeur général Michael O’Leary cité dans le communiqué.

Elle prévoit un repli de son bénéfice net, attendu dans une fourchette de 1,25 à 1,35 milliard d’euros, malgré une nouvelle progression de 7 % de son trafic passager, à 139 millions, et un taux de remplissage maintenu au niveau très élevé de 95 %.

Les investisseurs accueillaient mal la perspective des bénéfices réduits de Ryanair et l’action du groupe dévissait de 3,07 % à 15,00 euros après quelques minutes de cotation à la Bourse de Dublin.

Ryanair va voir ses coûts de personnel augmenter du fait des hausses de salaires de ses pilotes et personnels de cabine. Mais surtout, la compagnie prévoit de subir l’impact de la poursuite de la montée des cours du pétrole, dont le baril de Brent vient de franchir la barre des 80 dollars pour la première fois depuis novembre 2014. Ryanair prévoit que cette évolution devrait alourdir de 400 millions d’euros sa facture annuelle de kérosène.

« Le carburant va représenter un facteur majeur de coût supplémentaire dans les 24 mois à venir », a prévenu M. O’Leary, et ce même si la compagnie a garanti 90 % de son approvisionnement en pétrole pour cette année au prix de 58 dollars le baril – soit bien en dessous des prix actuels du marché.

L’exercice en cours sera aussi marqué par le départ formel du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévu fin mars 2019. Ryanair s’est dite une fois encore « inquiète de l’impact probable d’un Brexit dur ». Même si elle ne parle plus désormais d’un impact sur ses vols, elle prévient que ses actionnaires britanniques pourraient perdre leur droit de vote au sein de Ryanair, afin de respecter d’éventuelles nouvelles exigences réglementaires européennes en conséquence du Brexit.

Primera Air lance son Paris – New York

Air Journal – 22/05/2018

La compagnie aérienne low cost Primera Air a inauguré sa première liaison au départ de Paris, à destination de New York. Deux autres lignes transatlantiques verront le jour le mois prochain, vers Boston et Toronto.

Depuis le 18 mai 2018, la filiale du Primera Travel Group propose un vol quotidien entre sa future base à Paris-Charles de Gaulle et l’aéroport de Newark-Liberty, opéré pour l’instant en Boeing 767-300ER pris en wet lease chez Euroatlantic en raison du retard de livraison des Airbus A321neo attendus. Les départs sont programmés à 18h50 pour arriver à 21h40, les vols retour quittant la Côte Est à 23h10 pour se poser le lendemain à 12h35. Primera Air est en concurrence sur cet axe avec Air France, XL Airways France, American Airlines, Delta Air Lines, United Airlines, Norwegian Air Shuttle, La Compagnie et Openskies (qui sera remplacée par Level en septembre).

Newark est la première des quatre destinations prévues par Primera Air à Roissy, avant Boston le 21 juin (3 vols par semaine), Toronto le 22 juin (4) et Malaga le 23 octobre.

N’ayant reçu à ce jour qu’un des A321neo attendus (déployé entre Londres-Stansted et Boston), la compagnie aérienne utilise également un appareil pris en leasing sur le Birmingham – Newark inauguré la semaine dernière (un 757-200 de National Airlines). L’ouverture du Stansted – Toronto a elle été reportée sine die, faute d’avion. Rappelons que les A321neo sont configurés avec 16 sièges en classe Premium (2+2) et 184 en Economie (3+3), tous les passagers ayant accès au Wi-Fi et la possibilité de recharger leurs appareils à bord.

Primera Air soulignait dès l’automne dernier que dans les deux ans à venir, elle entend « renforcer sa présence sur ses bases actuelles et ouvrir d’autres liaisons transatlantiques ». La filiale de Primera Travel Group, qui rassemble des tour-opérateurs et des agences de voyages en Suède, au Danemark, en Norvège, en Finlande ou en Islande entre autres, et sa filiale basée en Lettonie opèrent à ce jour sept 737-800 et deux 737-700. Elle a reçu le premier des trois Airbus A321neo pris en leasing chez GECAS ; les cinq autres, dont deux A321neo LR, seront également loués chez différentes sociétés pour former une flotte de huit appareils d’ici la fin de l’année. La low cost a d’autre part commandé dix 737 MAX 9 à partir de l’année prochaine, avec deux options d’achat et sept appareils supplémentaires qui seront pris en leasing.

Excellente année pour Singapore Airlines

Air & Cosmos – 18/05/2018

La compagnie asiatique a clos son exercice financier 2017-2018 (au 31 mars 2018) avec un bénéfice net de 893 millions de dollars, soit 533 millions de dollars supplémentaires par rapport à l’exercice précédent.

Air France-KLM serait bien inspiré de suivre les méthodes de transformation de sa rivale asiatique Singapore Airlines. Cette dernière a réalisé pour son exercice 2017-2018 (clos le 31 mars) une performance financière exceptionnelle. SIA a ainsi réalisé un chiffre d’affaires total de 15,8 Md$ en hausse de 6,3%. Le bénéfice d’exploitation dépasse le milliard de dollars singapouriens, en hausse de 434 millions de dollars (+69,7%) par rapport à l’année précédente.

Le bénéfice net s’établit à 893 M$, soit une hausse de 533 M$ (+148,1%) par rapport à l’année précédente. Toutes les compagnies du groupe voient leur trafic augmenter, ainsi que l’activité cargo. SIA a ainsi sur l’ensemble de l’exercice transporté 19,5 millions de passagers (+2,7%). La filiale régionale SilkAir a transporté 4,8 millions de passagers (+14,2%) et la low cost long-courrier Scoot a reçu à bord de ses avions 9,4 millions de passagers (+11,3%). L’activité cargo, quant à elle, est en augmentation de 4,3%.

La performance de SIA a été stimulée par les premiers résultats positifs des initiatives du plan « Transformation ». La mise en place d’un nouveau système de gestion de recettes, la nouvelle structure de tarification et la mise en place d’un service tarification centralisé ont par exemple permis d’augmenter les recettes. Les améliorations de coûts ont été perçues comme une conséquence de l’efficacité des processus et des initiatives telles que celles visant à économiser du carburant et réduire le gaspillage. En outre, une division dédiée à l’expérience client a été créée pour mieux cibler l’orientation de la compagnie sur le parcours client et la prestation de services personnalisés.

Le Bourget sur le toit de l’Europe

Air & Cosmos – 18/05/2018

AVEC PLUS DE 50 000 MOUVEMENTS D’AVIONS EN 2017, L’AÉROPORT DU BOURGET TIENT TOUJOURS LA POLE POSITION DES PRINCIPALES PLATEFORMES D’AFFAIRES EUROPÉENNES. UNE DYNAMIQUE QUI DEVRAIT PERDURER DANS LE CADRE DU PROJET DU GRAND PARIS

A notre plus grande satisfaction, l’année 2017 a renoué avec une croissance de trafic sur le Bourget. En comparaison de 2016, la croissance a été de 2,3 % pour les seuls vols IFR (Instrument Flight Rules) », se réjouit Bruno Mazurkiewicz, directeur de l’aéroport de Paris-Le Bourget. En effet, après deux ans de léger retrait, le nombre de mouvements est reparti à la hausse, l’année passée, avec un total de 54 177 (voir notre graphique). Néanmoins, même dans les années de performance moindre, l’aéroport du Bourget reste de loin le plus important aéroport d’aviation d’affaires d’Europe. En 2017, il a devancé Nice-Côte d’Azur (34 536 mouvements, +6,6 %) et Genève (33 812 mouvements, +34 %).

Même si Londres reste en tête des villes européennes en termes de plateforme disponible pour l’aviation d’affaires, l’aéroport du Bourget dispose d’infrastructures optimales qui devraient encore se développer dans le cadre du projet du Grand Paris. La plateforme du nord de Paris s’étend sur une surface de 553 hectares et dispose de trois pistes de taille différente : 3 200 mètres, 2 600 mètres et 1 800 mètres. L’aéroport dispose aussi de sa propre tour de contrôle et gère environ 150 vols d’affaires par jour, soit un total d’environ 130 000 passagers par an. Son activité se divise en trois tiers, quasiment : un tiers dédié aux vols « corporate », réalisés par des entreprises avec leurs propres avions et personnel, un tiers dédié aux vols charters, c’est-à-dire la location d’avions que l’on paie à l’heure de vol, un tiers dédié à la propriété partagée ou co-avionnage, qui permet aux bénéficiaires de payer un abonnement à un terminal d’affaires à l’année qui leur donne accès à tout moment à un avion privé. Ils paient ensuite le tarif à l’heure de vol. L’aéroport privé du Bourget est un des rares à bénéficier d’un espace suffisant pour aligner huit terminaux privés qui disposent d’espaces dédiés aux VIP (lounges, salles de conférences, conciergerie, parking privé, salle de repos ou de jeu, salle de prière, etc.). Ces terminaux sont utilisés par Advanced Air Support, Dassault Falcon Service, Jetex, Signature Flight Support et Universal Aviation France. Un nouveau terminal VIP, qui devrait être livré en 2019, est en cours de construction. Il sera dédié au groupe Ségur, dont la filiale Jet Services Group opère sur l’aéroport. Au total, environ 75 compagnies d’aviation d’affaires utilisent la plateforme dont les principales sont AB Corporate Aviation, Griffon Aero SAS, Ixair Business Jets, Masterjet, Skyfirst, TAG,Unijet et ZieglerAerospac, Valljet, Globaljet, etc. A noter que, depuis 2016, l’Association pour la formation des métiers de l’aérien (Afinaé) est installée au nord de la plateforme en vue d’un site définitif à l’étude. L’association est gestionnaire du Centre de formation d’apprentis des métiers de l’aérien, qui assure gratuitement la formation annuelle de près de 600 apprentis.

FAIRE BOUGER LES LIGNES.

Plus loin dans le futur, la nouvelle étape de développement pour l’aéroport du Bourget va être le projet du Grand Paris. Dans ce cadre, plus de 200 kilomètres de nouvelles lignes de métro automatique vont relier les territoires franciliens de manière plus efficace, pour des livraisons s’étageant entre 2022 et 2030. Une nouvelle gare, Le Bourget-RER, construite à 25 mètres sous terre, est conçue par l’architecte Elizabeth de Portzamparc. Elle connectera les futures lignes 16 et 17. La première parcourra l’est de la Seine Saint-Denis, ainsi que les villes de Chelles et de Champs-sur-Marne, en Seine-et-Marne. La ligne 17 qui partira de la gare Saint Denis-Pleyel (futur nouveau terminus nord de la ligne 14) reliera, via le Bourget-RER, les gares de Le Bourget-Aéroport, Triangle de Gonesse, Paris-Charles-de-Gaulle-2 et Le Mesnil-Amelot. La ligne 17 permettra ainsi de relier par voie ferroviaire les aéroports du Bourget et de Roissy-Charles-de-Gaulle, et sera aussi raccordée aux lignes B et D du RER. Sa mise en service est prévue en deux temps : en 2024, elle sera opérationnelle entre Saint-Denis-Pleyel et l’aéroport Charles-de-Gaulle-Terminal 2, puis en 2030 jusqu’au Mesnil-Amelot. A cette date, l’aéroport du Bourget sera donc totalement reconnecté dans un vaste ensemble de transport multimodal qui devrait lui permettre d’assurer un développement pérenne.

Paris-Le Bourget n’est pas seulement un aéroport qui se consacre exclusivement à l’aviation d’affaires. Si cette dernière lui permet d’être la première plateforme consacrée à ce type d’aviation en Europe, c’est également un écosystème, un pôle industriel et de services de dimension internationale. La plateforme du Bourget n’emploie pas moins de 3 000 personnes et regroupe un peu plus de 70 entreprises parmi lesquelles figurent les centres de maintenance agréés Part 145, société de services de type Airbus Helicopters, Cessna, Daher Socata, Embraer. Ce dernier a d’ailleurs doublé la surface de ses bâtiments en 2015, lesquels avoisinent dans la zone de Dugny Atlantique ceux d’Airbus Helicopters PLB (voir page 34). Embraer n’est pas le seul à avoir grandi, puisque Textron a également procédé à l’ouverture de son nouveau centre de services parisien la même année. Ainsi, Le Bourget est un pôle industriel de pointe en Ile-de-France.

C’est sans parler des entreprises qui se consacrent à l’équipement et à l’aménagement d’avions, aux services aéroportuaires, telles qu’Aérodesign, Aérostock, Aertec, Mauras, Satori… Ou encore celles qui œuvrent dans le domaine de la formation comme Flight Safety International pour ne citer que cette dernière où les pilotes du monde entier viennent entretenir ou remettre à jour leurs connaissances.

Dinard. Licencié en 2008, l’ex-chef d’exploitation de l’aéroport réintégré

Ouest France – 18/05/2018

La cour d’appel de Rennes a ordonné, dans un arrêt rendu mercredi, la réintégration de l’ancien chef d’exploitation de l’aéroport de Dinard – Pleurtuit – Saint-Malo. Embauché en 2000, il avait été licencié en mars 2008, pour « insuffisance professionnelle ». La chambre prud’homale de la cour d’appel infirme là le jugement du conseil de prud’hommes de Saint-Malo, rendu en 2015.

C’est l’aboutissement d’une procédure judiciaire entamée en 2008, par un ancien cadre de l’aéroport, suite à son licenciement. Embauché comme chef d’exploitation de l’aéroport le 1er août 2000, il avait été licencié pour « insuffisance professionnelle », par courrier du 12 mars 2008. Le cadre recruté par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Saint-Malo, concessionnaire de l’aéroport de Dinard – Pleurtuit – Saint-Malo, a saisi d’abord le tribunal administratif de Rennes, en 2008, pour voir annuler son licenciement. Puis le conseil de prud’hommes de Saint-Malo, en 2014.

Appel du jugement de 2015

Celui-ci, par jugement du 26 juin 2015, a dit que le licenciement est nul et a condamné la CCI de Saint-Malo Fougères à verser 120 000 € d’indemnité à l’ancien directeur. L’homme a été débouté de ses autres demandes, notamment de sa demande de réintégration au sein de la société d’exploitation des aéroports de Rennes et Dinard (SEARD), détenue à la fois par la CCI de Rennes, la CCI de Saint-Malo et le groupe Vinci, devenue délégataire de service public pour la gestion et l’exploitation commune des aéroports de Rennes et de Dinard, depuis 2010. Le jugement du conseil de prud’hommes a mis hors de cause cette SEARD.

L’intégralité des rémunérations

Le cadre puis la CCIT ont fait appel de cette décision. La chambre prud’homale de la cour d’appel a rendu son arrêt mercredi. Elle ordonne la réintégration de l’ancien chef d’exploitation de l’aéroport au sein de la SEARD « à effet au 1er mars 2010 ». Elle condamne solidairement la CCI territoriale d’Ille-et-Vilaine et la SEARD à lui payer « une indemnité pour licenciement nul correspondant à l’intégralité des rémunérations qu’il aurait dû percevoir entre la date de notification de son licenciement et la date effective de sa réintégration ».