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Au Sommaire :

  • Joon : « 70% de l’activité consistera à reprendre des lignes Air France… »
  • russels Airlines : les pilotes annoncent deux jours de grève en mai
  • Singapour, premier carrefour aérien mondial
  • KLM craint d’être entraîné dans la spirale d’Air France
  • Air France : Jean-Marc Janaillac laisse un bilan flatteur mais inachevé

 

Joon : « 70% de l’activité consistera à reprendre des lignes Air France… »

Tourmag 06/05/2018

l’interview de Jean-Michel Mathieu, directeur général de Joon
Jeudi 3 mai 2018, Air France inaugurait via sa filiale JOON, la liaison Paris-Fortaleza. La compagnie compte faire de la ville brésilienne de 2,5 millions d’habitants (la cinquième par la taille au Brésil) et située à 2600 km au nord de Rio, son troisième hub dans le pays. TourMaG.com était à bord.
TourMaG.com – Un siège vide à bord aujourd’hui, celui de Jean-Marc Janaillac, resté à Paris à cause du conflit social chez la « grande sœur ». Quel est votre sentiment sur la crise actuelle chez Air France ?
Jean-Michel Mathieu : Jean-Marc Janaillac est effectivement resté à Paris. Il s’est beaucoup investi dans l’ouverture de cette ligne sur Fortaleza, un projet important pour Air France-KLM et son partenaire brésilien, la compagnie aérienne GOL.
Je ne souhaite pas en tant que directeur général de Joon vous faire trop de commentaires sur la situation à Air France. Simplement je peux vous dire que je suis confiant.
TourMaG.com – Revenons à Joon. Nous vous avions laissé le 1er décembre dernier à Barcelone en train de couper le gâteau du vol inaugural en provenance de Paris. Quel bilan pour ces 6 premiers mois d’exploitation ?
J.-M.M. Le bilan est positif. Nous avions deux marches importantes à gravir. La naissance de la compagnie avec, dans un premier temps, le lancement du moyen-courrier, et maintenant le démarrage du long-courrier.
Sur nos lignes européennes nous enregistrons de bons taux de remplissage de 85%, tout en augmentant nos capacités de 15%. Les engagements sur le long-courrier sont plutôt bons.
Nous devons certes « saisonnaliser » notre desserte sur Téhéran mais nous passerons bientôt Cap Town et Fortaleza à 3 fréquences semaines.
TourMaG.com – Nous volons vers Fortaleza, nouvelle destination au sein du groupe Air France/KLM. Joon reprend des lignes déficitaires mais ouvre aussi des nouvelles lignes ?
J.-M.M. Oui c’était le cahier des charges fixé par Jean-Marc Janaillac pour Joon : reprendre l’offensive, pérenniser la présence du groupe Air France sur des lignes déjà existantes et très concurrencées mais aussi ouvrir de nouvelles destinations.
Environ 70% de notre activité sera de reprendre des lignes et 30% d’en ouvrir. Nous arrivons ce jour à Fortaleza et ouvrirons Mahé aux Seychelles ce samedi.
TourMaG.com – Nous sommes actuellement à bord d’un A340 confortable, parfaitement fiable avec de sièges neufs, mais qui a vingt ans d’âge. Ses performances économiques ne sont pas forcément compatibles avec une structure de coût que vous souhaitez très compétitive. A quand l’A350 ?
J.-M.M. Vous avez la connaissance de l’expert, mais objectivement regardez nos trois cabines sur cet avion. Tout est neuf avec des équipements aux meilleurs standards dans les trois classes.
Les A340 n’ont certes pas la rentabilité des A350 mais ils nous ont permis de lancer le long-courrier.
C’est une phase de transition avant l’arrivée attendue des Airbus A350 qui entreront en service fin 2019. 21 de ces appareils sont en commande et Joon devrait en exploiter 10.
TourMaG.com – On observe et tant mieux que le pavillon français reparte à la conquête du long-courrier. Aigle Azur s’envole vers le Brésil (São Paulo) avec un A330, et French Bee va ouvrir San Francisco et Papeete… Joon pourrait être un jour en concurrence avec d’autres compagnies françaises sur le long-courrier ?
J.-M.M. Oui bien sûr, ce n’est pas inenvisageable.
Pour alimenter notre hub de CDG et sur le long-courrier, nous offrons un choix et proposons en même temps des prix grâce à une agressivité tarifaire mais aussi un produit business.
TourMaG.com – Joon a noué des partenariats notamment avec AirBNB. De quoi s’agit -il ? d’un package avion + hébergement ?
J.-M.M. Non c’est la possibilité de permettre à nos clients d’accéder à des activités originales. Les internautes ayant réservé un vol Joon auront la possibilité de réserver aussi une activité locale et authentique avec un hôte d’expérience sur Airbnb.
Une séance de dégustation de Tapas à Barcelone par exemple.
TourMaG.com – A propos d’hébergement, le groupe hôtelier Accorhotels, un partenaire d’Air France a développé lui aussi via sa marque Jo&Joe des hôtels qui ciblent les millénials. Pourriez-vous être partenaire ?
J.-M.M. Nous les avons effectivement rencontrés mais pour l’instant, nos destinations et leurs implantations ne « matchent » pas.
TourMaG.com – Joon participe à l’embellie de l’emploi et notamment chez les PNC (Personnel Navigant Commercial). Quelles sont les perspectives ?
J.-M.M. C’est vrai et nous sommes dans une excellente dynamique.
Pour démarrer notre activité il y a 6 mois, nous avons embauché 140 PNC , puis pour cet été nous aurons un effectif de 450 PNC, tous en CDI et avec des contrats de droit français.
Ce sont pour la plupart des PNC expérimentés qui ont été séduits par l’aventure Joon, le rythme qui alterne le long et le moyen-courrier et l’appartenance à un grand groupe.
A horizon 2020 nous devrions avoir un effectif de 1000 PNC.

Brussels Airlines : les pilotes annoncent deux jours de grève en mai

Air Journal 06/05/2018

Les syndicats de pilotes de la compagnie aérienne belge ont déposé un préavis de grève pour les 14 et 16 mai prochains.
La direction de Brussels Airlines a dit regretter le dépôt d’un préavis de grève alors qu’une procédure de conciliation entre les deux parties est encore en cours. Le conflit porte sur les salaires de pilotes et leur départ à la retraite. Un porte-parole de Brussels Airlines a indiqué poursuivre le dialogue avec les syndicats. Une réunion dans ce cadre doit avoir lieu lundi 7 mai. Les deux jours de grève sont programmés lundi 14 mai et le mercredi 16 mai, jour où les syndicats du pays organisent une manifestation nationale contre la réforme des pensions voulue par le gouvernement Michel. D’autres sources indiquent que des actions pourraient même débuter à partir du 11 mai à la mi-journée. « L’entreprise annonce des résultats faramineux et nous prévient que l’on devra encore faire des efforts », explique le permanent CNE Didier Lebbe dans L’Echo. Pour lui, la « consultation sociale est défaillante », or, « les pilotes, comme le personnel de cabine, ne sont pas protégés par la législation sur le temps de travail. Résultat : des prestations jusqu’à 14 heures, 7 jours d’affilée, avec des changements d’horaire constants ».
La grogne des pilotes s’était déjà manifestée en début d’année avec des actions de zèle des pilotes, et de courts débrayages ponctuels. « La compagnie n’a que très peu investi ces dernières années pour le bien-être de ses employés et, de plus, le personnel est quotidiennement confronté aux conséquences d’économies importantes. Les pilotes n’ont que trop longtemps accepté cette situation pendant la longue crise que le secteur aérien a traversé mais attendent aujourd’hui un juste retour à des conditions acceptables et des réponses à leurs demandes », dénonçait déjà le front commun.

Singapour, premier carrefour aérien mondial

Les Echos 06/05/2018

La ville-Etat d’Asie est la destination de 4 des 20 plus grosses liaisons aériennes au monde.
Le chiffre donne le tournis : entre mars 2017 et février 2018, la liaison aérienne entre Singapour et Kuala Lumpur a compté plus de 30.500 vols.
Selon l’étude de la société d’analyse du transport aérien OAG publiée vendredi, il s’agit tout simplement de la liaison la plus fréquentée au monde en nombre d’appareils.
En moyenne, 84 vols d’environ une heure relient quotidiennement les deux cités desservies par plusieurs compagnies aériennes, dont Singapore Airlines, Malaysia Airlines ou encore AirAsia, indique cette étude réalisée par la société d’analyse du transport aérien OAG.
25 % des liaisons les plus fréquentées dans le monde
Derrière Singapour-Kuala Lumpur, la deuxième liaison aérienne la plus fréquentée est celle reliant Hong Kong à la capitale taïwanaise Taipei, avec 28.887 vols en un an jusqu’à février. Elle est dans le même temps la première si l’on compte le nombre de passagers transportés, avec plus de 6,5 millions en un an, contre 4 millions pour Singapour-Kuala Lumpur. En 2017, les compagnies aériennes ont transporté plus de 4 milliards de passagers.
Sur le top 20, Singapour apparaît 4 fois avec plus de 87.700 vols, soit 25 % du total étudié par OAG. La liaison entre Jakarta et Singapour représente ainsi plus de 27.300 vols chaque année, celle avec Hong Kong 15.000 et celle avec Bangkok 14.800.
L’Asie, champion du transport aérien
Une ligne de chemin de fer à grande vitesse construite pour relier Singapour à Kuala Lumpur devrait être achevée en 2026, ce qui permettra de réduire la durée du voyage terrestre à 90 minutes. Actuellement, il faut compter quatre à cinq heures par la route.
Plus largement, l’Asie totalise à elle seule 14 des 20 liaisons aériennes internationales les plus fréquentées au monde, ajoute OAG, société basée au Royaume-Uni.
La première liaison non-asiatique, 8e du classement, relie l’aéroport de LaGuardia de New York à Toronto avec près de 17.000 vols par an. La liaison la plus fréquentée en Europe est celle entre Dublin et l’aéroport Heathrow de Londres.

KLM craint d’être entraîné dans la spirale d’Air France

Les Echos 06/05/2018

Un sentiment d’inquiétude et d’impuissance domine au sein de KLM. Les Néerlandais redoutent les prochaines grèves et un creusement des pertes d’Air France.
A la une de tous les journaux télévisés du week-end, la crise au sein d’Air France-KLM est un sujet d’inquiétude croissant pour les Néerlandais.« Air France-KLM est assis sur une bombe à retardement », titrait aussi dans son édition de samedi le quotidien « De Volkskrant ».
« Les grèves vont se poursuivre en France, les pertes du groupe se creuser et la frustration de KLM augmenter en estimant que les Néerlandais sont les seuls à maintenir le groupe hors de l’eau au niveau financier », brocarde un éditorialiste de la chaîne de télévision NOS.
Le pessimisme est également de mise du côté de la direction de la compagnie néerlandaise. « C’est très décevant que nos collègues d’Air France se soient prononcés contre les propositions de Jean-Marc Janaillac . Sa démission est une conséquence cuisante personnelle de ce référendum », a regretté Pieter Elbers, directeur général de KLM.
« De ce fait, aucune issue pour le moment ne va mettre fin à la situation difficile d’Air France », s’inquiète le dirigeant. « En attendant, j’entends contribuer dans la mesure du possible à la stabilité et la cohésion interne du groupe », ajoute-t-il
La crainte d’un effet domino
Pour les salariés de KLM, un sentiment d’impuissance domine face à la situation franco-française. « Air France est sur le point d’être ingérable et menace d’entraîner KLM sur cette pente, s’inquiète Jan Willem van Dijk, président du comité d’entreprise de KLM. « C’est une nouvelle étape qui va entraîner l’entreprise vers le vide. Pouvait-on s’attendre à ce que nos collègues d’Air France soient si radicaux pour participer à la destruction de l’entreprise ? », s’interroge-t-il.
Quant à la méthode « Janaillac » où le patron a mis son poste dans la balance, elle est loin d’avoir fait l’unanimité dans un pays où la recherche d’un compromis est la règle. « Dans les moments difficiles, le leadership doit montrer ses forces, menacer de partir ne fait pas partie des solutions », a estimé l’association de collaborateurs KLM Professionals.
De l’avis du syndicat des pilotes de KLM (VNV), la faute de Jean-Marc Janaillac est d’avoir voulu trouver une issue au conflit en contournant les syndicats. « Dans une entreprise, direction et syndicats sont liés. Leur objectif est de se mettre à la table des négociations jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé », insiste un porte-parole de VNV. Résignés, les pilotes comptent désormais sur « un nouveau patron pour le holding ayant une vision d’avenir pour l’ensemble des communautés du groupe ».

KLM craint d’être entraîné dans la spirale d’Air France

Les Echos 06/05/2018

Un sentiment d’inquiétude et d’impuissance domine au sein de KLM. Les Néerlandais redoutent les prochaines grèves et un creusement des pertes d’Air France.
A la une de tous les journaux télévisés du week-end, la crise au sein d’Air France-KLM est un sujet d’inquiétude croissant pour les Néerlandais.« Air France-KLM est assis sur une bombe à retardement », titrait aussi dans son édition de samedi le quotidien « De Volkskrant ».
« Les grèves vont se poursuivre en France, les pertes du groupe se creuser et la frustration de KLM augmenter en estimant que les Néerlandais sont les seuls à maintenir le groupe hors de l’eau au niveau financier », brocarde un éditorialiste de la chaîne de télévision NOS.
Le pessimisme est également de mise du côté de la direction de la compagnie néerlandaise. « C’est très décevant que nos collègues d’Air France se soient prononcés contre les propositions de Jean-Marc Janaillac . Sa démission est une conséquence cuisante personnelle de ce référendum », a regretté Pieter Elbers, directeur général de KLM.
« De ce fait, aucune issue pour le moment ne va mettre fin à la situation difficile d’Air France », s’inquiète le dirigeant. « En attendant, j’entends contribuer dans la mesure du possible à la stabilité et la cohésion interne du groupe », ajoute-t-il
La crainte d’un effet domino
Pour les salariés de KLM, un sentiment d’impuissance domine face à la situation franco-française. « Air France est sur le point d’être ingérable et menace d’entraîner KLM sur cette pente, s’inquiète Jan Willem van Dijk, président du comité d’entreprise de KLM. « C’est une nouvelle étape qui va entraîner l’entreprise vers le vide. Pouvait-on s’attendre à ce que nos collègues d’Air France soient si radicaux pour participer à la destruction de l’entreprise ? », s’interroge-t-il.
Quant à la méthode « Janaillac » où le patron a mis son poste dans la balance, elle est loin d’avoir fait l’unanimité dans un pays où la recherche d’un compromis est la règle. « Dans les moments difficiles, le leadership doit montrer ses forces, menacer de partir ne fait pas partie des solutions », a estimé l’association de collaborateurs KLM Professionals.
De l’avis du syndicat des pilotes de KLM (VNV), la faute de Jean-Marc Janaillac est d’avoir voulu trouver une issue au conflit en contournant les syndicats. « Dans une entreprise, direction et syndicats sont liés. Leur objectif est de se mettre à la table des négociations jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé », insiste un porte-parole de VNV. Résignés, les pilotes comptent désormais sur « un nouveau patron pour le holding ayant une vision d’avenir pour l’ensemble des communautés du groupe ».