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Au Sommaire :

  • Un bagagiste de l’aéroport de Beauvais tente de se suicider
  • ADP a fait l’acquisition de Merchant Aviation aux Etats-Unis
  • Transport Aérien, Ryanair veut casser la grève en se délestant de 300 postes
  • Europe : la santé mentale des pilotes mieux encadrée
  • Volotea dépasse la barre des 1000 employés
  • Air France-KLM sans AccorHotels mais avec Qatar Airway

 

Un bagagiste de l’aéroport de Beauvais tente de se suicider

LeParisien.fr – 25 Juillet 2018

Il a craqué sur son lieu de travail. Mardi matin, un bagagiste de l’aéroport de Beauvais (Oise) aurait tenté de mettre fin à ses jours dans la zone de contrôle de bagages en soute, non accessible au public.

« Il s’est étranglé avec une sangle. C’est gravissime », raconte un salarié. « Un collègue l’a empêché de le faire », indique un autre. Selon les premiers témoignages, une dispute aurait éclaté quelques minutes plus tôt avec un supérieur hiérarchique au sujet d’horaires de travail.

La réaction de ce salarié de la société sous-traitante Samsic Assistance Picardie n’étonne qu’à moitié Fabien Lesage, du syndicat Unsa : « Avec la pression qu’on subit tous les jours, je peux comprendre qu’il ait craqué. Les conditions de travail se sont dégradées en termes de rythme de travail, d’effectifs, de niveau de formation… » La gendarmerie des transports aériens est en charge du dossier. Le même jour, deux inspectrices du travail se sont rendues sur place. Les dirigeants de Samsic Assistance Picardie sont restés injoignables.

ADP a fait l’acquisition de Merchant Aviation aux Etats-Unis

Capital.fr – 26 Juillet 2018

Afin de développer ses activités d’investissements, d’ingénierie et d’opérations aéroportuaires, le groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) a fait l’acquisition, via sa filiale ADP International, de Merchant Aviation, un bureau d’études basé à New York et New Jersey. L’expertise de ce bureau d’études en matière de consulting en planning stratégique vient notamment compléter l’offre de services d’ADP Ingénierie et renforcer la présence du groupe ADP sur le marché nord-américain. Les termes financiers de l’opération n’ont pas été dévoilés.

Fondé en 2015 par Kiran Merchant, ancien Chief of Aviation Planning Division à la Port Authority de New York et New Jersey, Merchant Aviation est un bureau d’études en forte croissance, spécialisé dans le domaine de l’aviation, qui a travaillé sur plus de 50 aéroports dans le monde.

Son expérience inclut le conseil en vision stratégique, la planification aéroportuaire et les études de faisabilité financière, avec de nombreuses références : New York/New Jersey, Dallas-Fort Worth, Fort Lauderdale, San Francisco, Seattle, Boston, etc.

Merchant Aviation est un partenaire ancien d’ADP Ingénierie puisque les deux entreprises avaient initié en 2016 un accord de partenariat stratégique.

Les points forts de la valeur

– Deuxième groupe aéroportuaire européen après British Airports, deuxième par le nombre de passagers, premier européen pour le fret et le courrier, propriétaire et opérateur de Paris-Charles-de Gaulle, Paris-Orly and Paris-Le Bourget ;

– Modèle économique résilient basé sur la première destination touristique mondiale, la France, et le hub aérien (plate-forme de correspondances) le plus puissant d’Europe, les commerces étant les plus forts contributeurs au bénéfice ;

– Activité répartie en 5 pôles :

– 3 pour les aéroports de Paris – activités aéronautiques (59 % des revenus), commerces & services (31 %) et l’immobilier (9 %, ADP étant l’un des plus grands propriétaires fonciers d’Ile-de-France),

– 2 pour les filiales et participations –développements aéroportuaires (aéroport turc TAV, aéroports de Santiago du Chili, de Madagascar, du Viet-nam) et « autres activités », dont les contributions sont mises en équivalence ;

– Partenariats importants avec Air France-KLM et l’alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex, Schiphol Group (Aéroport d’Amsterdam) et La Poste pour le fret ;

– Visibilité accrue en France avec l’application, depuis juillet, de la nouvelle grille tarifaire « CRE3 » qui privilégie les vols long-courriers ou en correspondance au détriment des vols européens, avec pour objectif d’attirer les compagnies asiatiques et nord-américaines ;

– Hausse de 4,5 % du nombre de passagers à Paris (101,5 millions en 2017), de 9,8 % dans les aéroports turcs (115 millions) et chiliens (21,4 millions) ;

– Situation financière saine, avec un taux de distribution maintenu à 60 % et versement d’un acompte sur dividende en décembre 2016.

Les points faibles de la valeur

– Forte dépendance au trafic aérien, lui-même lié à la conjoncture économique, aux grèves, aux intempéries et aux attentats ;

– Environnement réglementaire et fiscal jugé contraignant par les analystes ;

– Absence de liaison directe entre Roissy et Paris jusqu’en 2023 ;

– Stagnation des dépenses commerciales, handicapées par la neutralité des paquets de cigarettes et la force de l’euro ;

– Appétit de l’actionnaire principal – l’Etat français- pour les liquidités, d’où un risque d’entrave des programmes d’investissement.

Comment suivre la valeur

– Forte corrélation au PIB français et à la santé financière des compagnies aériennes, notamment EasyJet et AirFrance-KLM, 1er et 2ème opérateurs à Paris (47,5 et 8 % du trafic total) ;

– Livraison des grands projets d’infrastructures à Orly et Roissy, des projets immobiliers (siège social, hôtels et messagerie cargo), avant la ligne CDG Express entre Paris et Roissy, livrable en 2023 ;

– Evolution du plan Connect 2016-2020, fondé sur 4,6 Mds€ d’investissements et assorti d’un nouveau plan d’économies de coûts :

– en France, conquête du trafic, notamment en correspondance, compétitivité du hub parisien par le déploiement de la technique « one roof », optimisation de l’offre de commerce dans les terminaux internationaux (23 € de chiffre d’affaires par passager) et création d’une ville portuaire à partir du patrimoine immobilier (croissance annuelle des loyers de 10 à 15 %) ;

– faire de l’international le 3ème métier du groupe ;

– obtenir une progression de 30 à 40 % de l’excédent brut d’exploitation ;

– Poursuite de la croissance externe :

– en France, candidature à la privatisation de l’aéroport de Lyon,

– à l’étranger, après l’acquisition de l’aéroport jordanien AIG (7,4 millions de passagers), intérêt pour le développement de l’aéroport de Téhéran, pour la privatisation d’aéroports philippins et en Amérique latine ;

– Retour des rumeurs de privatisation ;

– Valeur non opéable, l’Etat, détenant 50,6 % devant le groupe Vinci (8 %) et Schiphol Group, exploitant de l’aéroport d’Amsterdam (8 %).

Transport aérien

Suite à la hausse du prix du pétrole, l’Iata (Association internationale du transport aérien), a revu à la baisse les prévisions de bénéfices des compagnies pour cette année. Ces dernières n’ont pas augmenté leurs tarifs, alors que le kérosène représente environ 30% de leurs coûts. Leur rentabilité pourrait donc être significativement pénalisée. En Europe, où plusieurs compagnies ont disparu l’an passé (Air Berlin, Monarch Airline), la hausse du prix du pétrole pourrait conduire à la consolidation du secteur. Néanmoins l’optimisme des professionnels n’est pas entamé car, même revu à la baisse, le bénéfice net cumulé devrait atteindre 33,8 milliards de dollars, soit la quatrième meilleure performance du secteur. Les compagnies européennes devraient enregistrer le meilleur résultat de leur histoire, avec un bénéfice cumulé de 7,3 milliards de dollars. La croissance du trafic mondial devrait être encore en hausse de 7% en 2018.

Transport Aérien, Ryanair veut casser la grève en se délestant de 300 postes

Humanite.fr – 26 Juillet 2018

Le géant du low cost aérien prétexte une réduction du trafic en Irlande pour menacer directement 300 salariés.

Alors que Ryanair connaît une grève coordonnée entre personnel naviguant et pilotes dans toute l’Europe, le leader du transport aérien low cost a annoncé hier une réduction de 20 % de sa flotte en Irlande, où se trouve son siège social. Le groupe, qui a déclaré lundi dernier un bénéfice net de 309,2 millions d’euros, soit une baisse de 22 %, incrimine directement la grève des pilotes irlandais qui aurait entraîné « une baisse des réservations ». Peter Bellew, directeur opérationnel de Ryanair, explique dans un communiqué vouloir « allouer plus d’avions sur les marchés où nous connaissons une forte croissance (comme la Pologne) ». Selon lui, « cela passera par une réduction du nombre d’appareils et des suppressions d’emplois dans les marchés où notre activité s’est affaiblie ». La compagnie ne possédera plus que 24 avions à Dublin contre 30 jusqu’à présent ; 100 pilotes et 200 hôtesses et stewards risquent de perdre leur emploi. Des lettres ont été adressées au personnel concerné pour les prévenir que leurs services pourraient ne plus être nécessaires à partir du 28 octobre.

L’annonce de ces suppressions de postes coïncide avec une grève du personnel de cabine en Belgique, en Espagne, au Portugal et en Italie. Environ 25 % des pilotes basés à Dublin avaient observé leur troisième jour de grève en deux semaines pour demander une amélioration de leurs conditions de travail et jours de congé, mais aussi plus de transparence dans leur déroulement de carrière. Ryanair a annoncé que d’autres licenciements économiques seront déterminés en fonction de la productivité et des demandes de transfert vers d’autres bases. Peter Bellew ajoute que si la « réputation de fiabilité est entachée ou que les réservations sont affectées, alors des suppressions d’emplois comme celles-ci à Dublin seraient une conséquence profondément regrettable ».

Europe : la santé mentale des pilotes mieux encadrée

Air-Journal.fr – 26 Juillet 2018

En réponse au crash de Germanwings en 2015, l’Union européenne a publié de nouvelles règles, notamment des dispositions visant à améliorer la santé mentale des équipages du transport aérien mais aussi les tests de dépistage de drogues et d’alcool.

Daté du 23 juillet 2018, le règlement 2018/1042 de la Commission européenne modifie le règlement (UE) no 965/2012 en ce qui concerne « les exigences techniques et les procédures administratives applicables à l’introduction de programmes de soutien, l’évaluation psychologique des membres de l’équipage de conduite, ainsi que le dépistage systématique et aléatoire de substances psychotropes en vue de garantir l’aptitude médicale des membres de l’équipage de conduite et de l’équipage de cabine ». En clair, les navigants travaillant pour des compagnies aériennes européennes auront accès à un programme de soutien pour les aider à reconnaître, gérer et surmonter les problèmes psychologiques qui pourraient affecter négativement leur capacité à opérer en toute sécurité. Les tests de dépistage pour l’alcool et les drogues des pilotes et PNC deviennent systématiques à l’embauche, et des tests inopinés seront menés après une réadaptation et un retour au travail. Enfin des tests aléatoires de dépistage de l’alcoolémie devient obligatoire pour toutes les compagnies opérant dans l’Union européenne, qu’elles soient originaires du continent ou pas.

Le règlement sur la santé mentale des équipages aériens prévoit une période de transition de deux ans, au cours de laquelle l’industrie et les États membres peuvent préparer la mise en œuvre et mettre en place l’infrastructure nécessaire pour s’y conformer. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) publiera des moyens de conformité et des « éléments indicatifs acceptables (AMC / GM) » pour soutenir la mise en œuvre et l’interprétation des nouvelles règles.

Le directeur exécutif de l’AESA Patrick Ky a déclaré dans un communiqué : ces nouvelles règles européennes « reprennent les propositions faites rapidement par l’agence suite à l’accident de Germanwings Flight 9525, en consultation avec la communauté aéronautique au sens large, en introduisant les bons outils pour préserver la santé mentale des équipages aériens ». Appelées Air OPS Implementation Rules, ces règles complètent les propositions émises par l’AESA en août 2016, concernant la mise à jour des exigences médicales pour les pilotes (Part-MED). Mais les tests de dépistage ont déjà provoqué des réactions négatives chez certain syndicats de pilotes, qui craignent des atteintes à la vie privée voire une augmentation de la stigmatisation des maladies mentales.

Le 24 mars 2015, Andreas Lubitz, copilote du vol 4U9525 de Germanwings entre Barcelone et Düsseldorf avec 150 personnes à bord, avait profité de l’absence momentanée du commandant de bord pour s’enfermer dans le cockpit, et engager la descente de son Airbus 320 jusqu’à le faire percuter un massif des Alpes de Haute-Provence. L’homme avait multiplié les rendez-vous avec des médecins pendant les semaines précédentes, parlant entre autres de sa peur de devenir aveugle.

Volotea dépasse la barre des 1000 employés

Air-Journal.fr – 27 Juillet 2018

Sept ans après son lancement, la compagnie aérienne low cost Volotea annonce employer plus de 1000 personnes, dont près de 4000 en France, avec 180 postes créés dans les six derniers mois.

Les effectifs de la spécialiste espagnole du vol pas cher ont augmenté de 20% depuis le début de l’année 2018, lui permettant de franchir en juin le cap des 1000 postes – alors que lors de son lancement en 2011 elle n’en comptait que cinq. Près de 400 collaborateurs travaillent en France sur les bases Volotea situées dans les aéroports de Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille et Strasbourg. Plus de 300 personnes travaillent à Venise, Vérone, Gênes et Palerme (Italie), et plus de 100 dans les bases en Espagne (Bilbao et Asturies), en tant que pilotes et membres d’équipage de cabine, à la manutention et dans les tâches administratives. De plus, 220 employés sont basés au siège de Volotea à Barcelone.

La majorité des employés évoluent dans le département des opérations (788 personnes, dont 316 pilotes, 424 membres d’équipage de cabine et 48 employés chargés de tâches administratives et d’auto-assistance), répartis dans les douze bases à partir desquelles Volotea opère. L’effectif de la compagnie aérienne compte plus de 35 nationalités différentes. La majorité des employés sont français (236), espagnols (423) et italiens (252). Volotea compte également un certain nombre d’employés venant de Grèce, d’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Finlande et de Belgique.

L’ouverture des trois nouvelles bases en 2018 a créé en tout 120 nouveaux postes à Marseille, Bilbao, et Athènes. De plus Volotea a créé près de cinquante nouveaux emplois au siège social de Barcelone, en recrutant du personnel dans les services Opérations, Technique, Qualité et Sécurité, Commercial, Marketing et Stratégie ces derniers mois.

Volotea a connu « une augmentation plus que significative de son nombre de salariés (membre d’équipage et personnel au siège social) pour atteindre aujourd’hui les 1000 employés. Un nouveau cap qui prouve que chez Volotea, nous sommes dévoués à notre croissance, au développement de nos opérations et à la satisfaction de nos clients », a déclaré dans un communiqué Aurora Ventura, Directrice des Ressources Humaines de Volotea. Et d’ajouter : « un environnement multiculturel, diversifié dans lequel évolue une équipe hautement qualifiée. Volotea offre des perspectives professionnelles intéressantes et permet de travailler dans une ambiance dynamique, avec des possibilités de promotion et d’évolution ainsi qu’un travail d’équipe via des responsabilités interdépartementales. Comme Volotea, notre équipe grandit à toute vitesse ».

La compagnie aérienne, lancée par Carlos Muñoz et Lázaro Ros (également fondateurs de Vueling au cours de la décennie précédente) ne comptait que cinq employés à l’été 2011 : ces deux dirigeants, Marco Comani, directeur de la stratégie (et ancien directeur de la stratégie chez Vueling) ; Roman Pané, directeur des opérations (ancien PDG chez Futura) ; et John Owen, CFO (ancien PDG chez Jetblue aux États-Unis). Ces cinq fondateurs « sont très heureux que Volotea puisse employer plus de mille personnes, sept ans plus tard ».

Volotea a atteint les 18 millions de passagers transportés depuis son premier vol en 2012, et en a accueilli plus de 4,8 millions en 2017. Cette année, la low cost a ouvert 58 nouvelles liaisons et opère un total de 293 lignes, connectant 78 capitales régionales européennes à travers 13 pays : France, Italie, Espagne, Allemagne, Grèce, Croatie, République Tchèque, Albanie, Portugal, Malte, Autriche, Irlande et Luxembourg. Avec une flotte de 32 Airbus A319 et Boeing 717, la compagnie envisage de transporter entre 5,7 et 6 millions de passagers en 2018.

Air France-KLM sans AccorHotels mais avec Qatar Airways

Air-Journal.fr – 27 Juillet 2018

Le groupe AccorHotels a définitivement renoncé à investir dans le capital du groupe aérien Air France-KLM, lassé d’attendre une décision de l’Etat français. Un syndicat de pilotes hollandais proteste contre la location chez Qatar Airways de deux 777F.

Le communiqué sur les résultats trimestriels d’AccorHotels le 26 juillet 2018 est clair : « les conditions nécessaires pour une prise de participation minoritaire dans Air France-KLM ne sont pas réunies à ce stade, et a par conséquent il a été décidé de ne pas poursuivre l’étude de ce projet ». Le groupe hôtelier rappelle que le 3 juin dernier, « dans le cadre de sa stratégie visant à enrichir sa gamme de services dans l’univers du voyage », il avait a indiqué « mener des réflexions sur la mise en place d’une alliance avec Air France-KLM. Ces réflexions incluaient l’éventualité d’une prise de participation minoritaire au capital d’Air France-KLM, aux côtés de co-investisseurs français et européens ». Des déclarations neutres dans la forme, mais sur le fond le groupe est plus clair : « est-ce qu’on a été capables de se mettre d’accord avec Air France et d’avoir des conditions qui à ce stade, nous permettent d’avancer ? La réponse est non », a déclaré dans une conférence téléphonique le directeur financier Jean-Jacques Morin.

Selon une source du groupe hôtelier citée dans La Tribune, AccorHotels « attendait un signal » de l’Etat disant qu’il était d’accord pour vendre ses 14,3% du capital d’Air France-KLM (et 23% des voix), « mais nous n’avons pas d’interlocuteur (…) et n’allons pas attendre indéfiniment ». Le site économique croit savoir que la solution retenue était 7% du capital détenu par l’Etat rachetés par Accord, et le reste par « un pool d’investisseurs majoritairement français ».

Le gouvernement français, occupé par d’autres affaires, aurait de fait décidé d’attendre la nomination du nouveau PDG d’Air France-KLM, annoncée pour septembre, pour se décider sur l’avenir de ses parts. Cela ne déplaira pas à la compagnie aérienne, opposée à l’arrivée du groupe hôtelier qu’elle accuse d’être intéressé uniquement par les clients de son programme de fidélité Flying Blue, comme le dénonçait en début de mois le candidat évincé Philippe Capron – même si le résultat serait une alliance à même de mieux lutter contre les Expedia et autres Bookings.com.

Si les syndicats français menacent de reprendre leur conflit sur les salaires en septembre, aux Pays-Bas, le syndicat de pilotes VNV s’indigne sur un sujet complètement différent : la location avec équipage par le groupe de l’alliance SkyTeam de deux Boeing 777F de Qatar Airways pendant huit semaines, pour compenser les opérations de maintenance en cours sur les appareils de sa propre flotte. Dans une lettre ouverte à Marcel de Nooijer, EVP d’AF-KLM Cargo, le syndicat accuse la compagnie basée à l’aéroport de Doha de « pratiques anticoncurrentielles », et affirme que si le wet-lease « est toujours une option, elle ne doit jamais l’être au profit d’un transporteur du Moyen-Orient ». D’autant que le recul des opérations de fret chez Air France-KLM ces dernières années a entrainé des licenciements chez Martinair, souligne VNV ; le groupe ferait mieux d’investir dans des capacités supplémentaires plutôt que d’aider une compagnie accusée de « ne pas jouer à la loyale » sur le marché.

Un porte-parole d’Air France-KLM a confirmé à The Loadstar avoir loué les deux 777F ; « après une enquête approfondie, Qatar Airways était la seule compagnie aérienne capable de fournir les capacités requises ». Rappelons que lors du Salon de Farnborough, la compagnie qatarie a finalisé une commande de cinq 777F annoncée en avril, d’une valeur de 1,7 milliards de dollars au prix catalogue. Qatar Airways Cargo opère déjà treize 777F, deux 747-8F et huit Airbus A330F, et se présente comme le « troisième opérateur de fret aérien dans le monde avec plus de 150 destinations et 200 avions au total ».