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Au sommaire :  

 

  • EasyJet : un Nice-La Rochelle et des nuages sur Berlin

  • Reprise des vols commerciaux à l’aéroport de Tours

  • Ryanair bientôt privé de subventions

     

  • Le Portugal va renationaliser sa compagnie aérienne TAP
  • Coronavirus : la France sommée par l’UE de faire rembourser les vols annulés
  • La périlleuse reprise des vols des compagnies françaises au départ d’Orly
  • Le tourisme mondial va perdre jusqu’à 3 300 milliards de dollars, le coronavirus rôde toujours
  • Emploi Airbus : Toulouse et ATR durement touchés
  • Iberia toujours sans long-courrier cet été

 

EasyJet : un Nice-La Rochelle et des nuages sur Berlin

Air journal 3/07/2020

La compagnie arienne low cost easyJet proposera en aout une nouvelle liaison estivale entre La Rochelle et Nice, sa troisième dans la ville. Son retour à Berlin a débuté, avec 39 routes programmées cet été dans les deux aéroports, mais selon un syndicat elle pourrait y réduire de moitié sa présence – et ses effectifs.

Du 2 au 30 aout 2020, la spécialiste britannique proposera deux vols par semaine entre sa base de Nice-Côte d’Azur et l’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré, opérés en Airbus A319 de 156 sièges. Les départs sont programmés vendredi et dimanche à 13h00 pour arriver à 14h50 ? les vols retour décollant à 15h20 pour se poser à 16h55. EasyJet sera sans concurrence sur cette route, qui remplace celle de HOP.

La low cost propose déjà à La Rochelle des vols saisonniers depuis Genève et Londres-Gatwick, dont les relances sont programmées les 30 et 25 juillet respectivement selon le site de l’aéroport. Qui « se réjouit » de cette nouvelle ligne d’une « compagnie majeure » selon France Bleu, surtout qu’en raison de la pandémie de Cid-19 « de nombreux Français privilégieront des vacances en France cet été ». Mais l’aéroport ne s’attend pour l’été qu’à retrouver une activité réduite de 44%, même si dix destinations y seront proposées.

EasyJet a d’autre part relancé ses activités à Berlin, où les trois-quarts des routes devraient avoir été relancées d’ici aout – 39 à la mi-juillet et environ 50 le mois prochain selon le gestionnaire des aéroports de la capitale allemande. Jusqu’à cinq Airbus seront opérés depuis Schönefeld, et jusqu’à quatre à Tegel. Stephan Erler, Directeur Allemagne chez easyJet, a déclaré : « nous sommes ravis de pouvoir enfin revoler. Pour commencer, nos destinations seront celles en forte demande, par exemple les îles grecques, la Bulgarie, la Croatie, l’Italie, ainsi que les îles Baléares et Canaries et l’Espagne continentale. Des destinations urbaines telles que Paris, Amsterdam, Bâle, Londres, Copenhague et d’autres seront progressivement ajoutées ».

Mais cet enthousiasme n’est pas partagé par le syndicat Verd.i, selon qui easyJet se prépare à Berlin à abandonner les vols intérieurs en Allemagne, réduire sa flotte basée de 34 à 18 avions dans les deux aéroports, et se séparer d’environ la moitié de ses 1540 employés. « Un jour noir pour le trafic à Berlin », a déclaré le syndicat qui va désormais participer à la consultation lancée par la low cost.

Sans confirmer ces nombres mais rappelant son engagement envers la capitale allemande, le CEO d’easyJet Johan Lundgren a expliqué dans un communiqué : « malheureusement, l’environnement de demande plus faible signifie que nous avons besoin de moins d’avions et avons moins d’opportunités de travail pour nos employés – nous nous engageons à travailler de manière constructive avec nos représentants des employés à travers le réseau ». Et il a ajouté qu’easyJet, « bien qu’elle reste le plus grand transporteur à Berlin, doit ajuster son programme pour refléter la demande suite à la pandémie et se concentrer sur des vols rentables ».

L’annonce survient alors qu’easyJet a déjà annoncé en Grande Bretagne étudier la possibilité d’une « réduction de 30% de ses effectifs », l’optimisation de son réseau et de ses bases – celles de Londres-Stansted, Londres-Southend et Newcastle étant menacées même si les trois aéroports resteront desservis.

En Suisse en revanche, l’implantation d’easyJet n’est « pas remise en cause », a déclaré hier un porte-parole à l’AWP. Elle y emploie un millier de personnes dans les aéroports de Genève et Bâle-Mulhouse.

 

Reprise des vols commerciaux à l’aéroport de Tours

La Nouvelle République 3/07/2020

Après trois mois d’interruption liée à la crise sanitaire, Ryanair a repris ses vols commerciaux vers Tours, hier. Une reprise très progressive qui pourrait être adaptée au jour le jour.

Pour la première fois depuis le 24 mars, un Boeing 737 de la compagnie Ryanair s’est posé hier après-midi sur le tarmac de l’aéroport de Tours-Val de Loire, en provenance de Dublin. Près de 80 passagers se trouvaient à son bord, sur une capacité totale de 189 sièges. Une demi-heure plus tard, l’avion est reparti vers la capitale irlandaise avec une trentaine de voyageurs seulement.
Cinq vols au lieu de treize

Parmi eux, une jeune Nantaise, Valentine, pressée de rejoindre sa famille au pair pour l’été. « Cela fait vraiment bizarre de se retrouver dans une aérogare presque vide. D’habitude, c’est la bousculade. Il y a des valises partout. Là, c’est plutôt rassurant de voir les mesures sanitaires qui sont prises. Et puis, avec un billet à 19 €, je n’ai pas hésité longtemps à prendre cet avion », expliquait la jeune femme, masque chirurgical sur le nez, au moment de passer en salle d’embarquement.
Effectivement, une ambiance un peu étrange régnait hier après-midi à l’aéroport de Tours pour cette reprise de l’activité commerciale, après plus de trois mois de suspension imposés par la crise sanitaire. Filtrage à l’accueil, port du masque obligatoire, cheminement balisé, plexiglas aux guichets… Des mesures de protection draconiennes ont été mises en place pour cette réouverture en mode dégradé. « Pour prendre l’avion, les passagers devront obligatoirement se munir d’un masque chirurgical », insiste Nicolas Destouches, le directeur de l’aéroport.
Dans un premier temps, la compagnie Ryanair a prévu d’assurer cinq liaisons hebdomadaires par semaine au mois de juillet : deux allers-retours vers Porto (les mardis et samedis), deux vers Dublin (les lundis et jeudis) et un vers Marrakech (les samedis). Deux rotations supplémentaires vers Londres devraient s’ajouter au mois d’août. Une activité encore en retrait par rapport au treize vols hebdomadaires habituellement programmés par Ryanair. « Rien n’est figé. Nous n’avons pas vraiment de visibilité. Le planning pourra être adapté au jour le jour en fonction de la situation sanitaire et du taux de remplissage des avions », prévient Nicolas Destouches en évoquant les difficultés du moment.
Au plus fort du confinement, Eneis – le gestionnaire de l’aéroport – a dû mettre une grande partie des 17 salariés du site au chômage partiel. Les pertes d’exploitation seront sûrement importantes. « On ne peut pas les chiffrer pour l’instant », indique le directeur, tout en assurant que sa société maintiendra son plan de vol jusqu’au terme de sa délégation de service public, en 2022.

 

Ryanair bientôt privé de subventions

La Nouvelle République 3/07/2020

Interrogé par la NR, le futur maire de Tours a évoqué hier l’avenir de l’aéroport de Tours. Fidèle à ses engagements de campagne, Emmanuel Denis a confirmé son intention de mettre fin aux subventions accordées à la compagnie Ryanair en 2022.
L’élu écologiste le dit et le répète : l’aéroport ne fait pas partie de ses priorités. « Mon projet, c’est le vélo, le tram-train et pas les transports aériens », assène-t-il. Selon lui, la métropole tourangelle (qui est bien desservie par la route et le rail) « n’a pas besoin d’un aéroport international ».
Cependant, le futur maire de Tours reconnaît que l’aéroport peut être un « outil essentiel » pour les transports sanitaires et les activités du CHU. Il semble prêt à maintenir la subvention actuellement accordée par la Métropole au syndicat mixte de gestion qui réunit également la Région et le Département. Pour lui, « 1 M€ sur un budget de 500 M€, c’est presque anecdotique ».

 

Le Portugal va renationaliser sa compagnie aérienne TAP

Les Echos 3/07/2020

Suite au rejet des conditions de prêt de 1,2 milliard d’euros visant à renflouer le groupe durement impacté par les mesures de restrictions liées au Covid-19, l’Etat portugais a annoncé investir 55 millions d’euros pour augmenter sa part dans le capital de la société de 50 % à 72,5 %.

Alors que le pays oscille entre attirer les voyageurs cet été et reconfiner une partie de son territoire suite à une reprise de l’épidémie dans certaines régions, le gouvernement portugais intervient pour éviter que la compagnie aérienne nationale TAP ne succombe à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Le pays va ainsi investir 55 millions d’euros pour augmenter sa part dans le capital de la société de 50 % à 72,5 %.

« L’activité de la TAP a une énorme importance stratégique pour le pays », a souligné en conférence de presse le ministre des Finances Joao Leao, cité par la chaîne de télévision TSF. Après de longues négociations avec les actionnaires privés, le gouvernement est parvenu à cet accord qui permet au principal actionnaire privé, l’Américain David Neeleman de se retirer. Son associé portugais Humberto Pedrosa détiendra 22,5 % des parts et les salariés du groupe conserveront leurs 5 %.

Le PDG remplacé

Le PDG du groupe, Antonoaldo Neves, nommé par David Neeleman, va être remplacé « immédiatement », a ajouté le ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos, cité par l’agence portugaise LUSA. Mais il n’a pas annoncé de successeur. Privatisée à hauteur de 61 % en 2015, la TAP avait vu l’Etat portugais remonter à 50 % du capital en 2016 . Le consortium Atlantic Gateway de Neeleman et Pedrosa détenait une participation de 45 %.

La compagnie aérienne joue un rôle essentiel dans le secteur du tourisme, l’un des moteurs de l’économie portugaise. « Près de 90 % de nos touristes arrivent par avion, la moitié par la TAP », avait rappelé mardi le ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos, soulignant que « ce serait un désastre économique de la perdre ». 

Le gouvernement avait proposé aux actionnaires un prêt de jusqu’à 1,2 milliard d’euros pour renflouer le groupe mais ses conditions avaient été rejetées par le conseil d’administration. « Nous sommes prêts à intervenir et à sauver l’entreprise. Nous ferons une intervention plus ferme si l’actionnaire privé continue de ne pas accepter les conditions de l’Etat », a déclaré le ministre des Infrastructures devant une commission parlementaire.

Les compagnies aériennes pourraient subir plus de 84 milliards de dollars de pertes nettes lors de leur exercice 2020, et plus de 15 milliards de pertes encore en 2021, des suites de la pandémie de coronavirus, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata). 

 

Coronavirus : la France sommée par l’UE de faire rembourser les vols annulés

Les Echos 2/07/2020

Après avoir rappelé plusieurs fois que les compagnies aériennes opérant en Europe avaient l’obligation de rembourser les billets annulés et faute de résultat, la Commission européenne décide de lancer une procédure d’infraction à l’encontre de dix pays, dont la France.

Les clients des compagnies aériennes arriveront-ils à se faire rembourser leurs billets d’avion annulés en raison du coronavirus ? C’est en tout cas l’objectif que poursuit la Commission européenne.

Après plusieurs rappels et la menace d’une procédure d’infraction au mois de mai, l’institution a finalement mis sa menace à exécution en envoyant une lettre de mise en demeure à dix pays européens, dont la France. Cette procédure vise à obliger ces Etats à faire respecter les mesures de remboursement en vigueur au sein de l’Union européenne.

Une procédure d’infraction pour accélérer les remboursements

Décidée à défendre le droit des voyageurs à se faire rembourser en cas d’annulation, Bruxelles n’a eu de cesse de rappeler cette législation tout au long de la crise . En cas d’annulation, le voyageur a le droit de choisir entre un remboursement en espèces ou un bon à valoir.

Au mois de mai, un ferme rappel à l’ordre avait déjà été adressé à la France mais aussi à la Tchéquie, à Chypre, à la Grèce, l’Italie, la Croatie, la Lituanie, la Pologne, le Portugal et la Slovaquie. Ces Etats avaient pris des mesures dérogatoires à la Directive « voyages à forfait » ou n’appliquaient pas le règlement européen sur les droits des passagers aériens.

Face aux protestations des clients et des agences de voyages, et au manque de réaction de la part de la plupart des compagnies aériennes, la Commission européenne s’est donc engagée dans la première phase d’une procédure d’infraction. Elle attend désormais que ces Etats donnent leur réponse dans un délai de deux mois tout en leur demandant « de prendre des mesures pour remédier aux manquements qu’elle a recensés ».

Ce sujet est particulièrement sensible pour les entreprises du tourisme qui ont subi de plein fouet les mesures de confinement. Confrontées à une brutale chute de leurs revenus, certaines ont d’ores et déjà engagé des plans de suppressions d’emplois, d’autres sont menacées de faillite, compromettant d’autant les possibilités de remboursement.

Le Bureau européen des unions de consommateurs s’est de son côté félicité de la décision de la Commission. Dans un communiqué, sa directrice Monique Goyens a déclaré que c’était une bonne nouvelle et que cela allait inciter les gouvernements nationaux concernés à « s’assurer que les personnes qui en ont besoin soient remboursées ».

 

 

La périlleuse reprise des vols des compagnies françaises au départ d’Orly

Tourmag 3/07/2020

La chronique de Christophe Hardin

Christophe Hardin revient pour TourMaG.com sur la réouverture de l’aéroport d’Orly il y a tout juste une semaine, le 26 juin 2020, qui pourrait se révéler bien plus périlleuse que ce que l’on pourrait penser, à la fois pour les compagnies aériennes et pour Aéroports de Paris.

Les vols au départ d’Orly ont repris dans un contexte encore très morose et plein d’incertitudes.
Bien sûr il y a eu, devant les micros et caméras (et derrière les masques), les sourires des passagers, des navigants qui retrouvent leurs avions.
Bien sûr il y a eu les jets d’eau des pompiers pour saluer le premier départ du matin.
Bien sûr il y a eu les discours plein de volontarisme des dirigeants des compagnies aériennes pour saluer le redémarrage des vols, mais, s’il faut se réjouir de la réouverture de l’aéroport d’Orly, le redémarrage se fait très doucement et les mois qui viennent devraient être difficiles pour l’ensemble des acteurs : les gestionnaires de la plateforme ainsi que les compagnies françaises qui y sont basées.
Pour le groupe ADP et au vu de la faiblesse du trafic qui perdure, l’ouverture d’Orly cet été était loin d’être une priorité.
L’aéroport de Roissy, qui tourne au ralenti était la solution pour regrouper l’ensemble des vols à l’arrivée et au départ de Paris.
C’était sans compter sur la colère des opérateurs à Orly* qui ne s’imaginaient pas redémarrer leurs vols en étant obligés de délocaliser leurs avions, leurs opérations, leurs personnels à CDG et qui firent rapidement savoir par courrier au Gouvernement qu’il était inenvisageable pour leur survie de maintenir la fermeture d’Orly au-delà du 26 juin.
Sous « l’amicale » pression du Secrétaire d’Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari, ADP a donc accepté d’ouvrir le terminal 3, le plus récent, inauguré en avril 2019.

Orly ne gère que 200 vols par jour, soit un tiers du trafic

Cette « entrouverture » est un compromis qui garantit a minima de limiter les pertes d’ADP dont le PDG, Augustin de Romanet, s’attend à ce qu’elles soient équivalentes à plus de 50% du chiffre d’affaires, soit deux milliards et demi pour l’année 2020.
Des chiffres impressionnants surtout si on se rappelle qu’avant la crise, ADP prévoyait d’accueillir tous les deux ans à Paris 9 millions de passagers supplémentaires, soit l’équivalent d’un aéroport de Marseille !
Et en ce mois de juillet, Orly ne gère que 200 vols par jour, soit le tiers de ce qui est prévu en temps normal.
Du coté des compagnies aériennes, après les belles images de la renaissance dans le soleil d’été sur Orly, l’inquiétude est encore bien présente.
Certes, Marc Rochet, président de French Bee et Air Caraïbes, nous confiait récemment reprendre les activités de ses compagnies avec « joie » et avec « un niveau satisfaisant de réservations ».
Cependant et dans des cercles de conversation un peu plus restreints, il explique clairement quels peuvent être les effets dévastateurs d’un redécollage dans les circonstances actuelles.

Le redécollage, phase plus dangereuse que la période de sommeil

« La fermeture d’Orly nous a sonné comme un uppercut au foie. Il nous a fait mal mais au moins c’était un « one shot ».
Dans cette phase de redécollage c’est plus dangereux. Nous n’avons pas de vue précise sur les coefficients de remplissage. En juillet nous perdrons encore de l’argent.
On ne peut pas en gagner avec une moitié des avions remplis autour de 60 à 70% et l’autre moitié des avions au sol.
Actuellement, nous réengageons des appareils, le pétrole, la maintenance sans savoir combien de temps va encore durer la crise, les restrictions, et si les clients vont revenir.
Le redécollage peut tuer des entreprises. C’est une phase beaucoup plus dangereuse que la période de sommeil où nous avions le chômage partiel, les avions au sol et pas de coûts variables. »
Pascal de Izaguirre, le dirigeant de Corsair pointe lui aussi les motifs d’inquiétude pour sa compagnie et particulièrement l’impact très négatif de la crise sur les segments de clientèle chers à Corsair : le secteur des croisières, des hôtels clubs et des voyages en groupes.
Préoccupante également pour Corsair, une baisse certaine de la clientèle « affaires » dans les mois qui viennent alors que la compagnie avait investi dans le renouvellement de ses cabines « business ».
Et comme si le virus ne suffisait pas, Corsair, French Bee et Air Caraïbes qui projettent de rajouter New York à leurs destinations long-courrier auront bien du mal à capter une bonne partie de la clientèle provinciale qui ne pourra plus, nouvelles mesures gouvernementales obligent, arriver à Orly.
Privés d’une arrivée directe sur la plateforme du sud de la région parisienne, les Rennais, les Bordelais, les Nantais entre autres auront la tentation de préférer New York via Londres ou CDG.
Mêmes difficultés pour La Compagnie et ses deux A321 neo neufs, dont New York est la seule destination et qui n’a toujours pas pu re-décoller.
Quant à Air France, à part les vols d’obligation de service public vers la Corse, elle a tout simplement tiré un trait sur Orly pour cet été, préférant regrouper l’ensemble de son trafic encore très faible sur CDG.
Seule sa filiale Transavia a repris ses vols mais avec des avions pour l’instant remplis aux deux tiers.
On le voit donc, Orly reprend vie peu à peu, mais le spectre d’un été meurtrier pour les compagnies aériennes françaises n’a pas tout à fait disparu.

 

Le tourisme mondial va perdre jusqu’à 3 300 milliards de dollars, le coronavirus rôde toujours

Tour Hebdo 3/07/2020

L’Organisation des Nations unies a estimé les pertes que vont subir le tourisme et les secteurs liés à travers le monde à cause de la crise sanitaire. La saison estivale s’annonce très difficile.

Entre 1 200 et 3 300 milliards de dollars. La fourchette des pertes que s’apprête à essuyer le tourisme mondial (et les secteurs qui lui sont liés) dans les prochains mois est large et astronomique. Si certaines destinations qui rouvrent progressivement leurs portes, comme celles de l’Union européenne (UE), espèrent « rattraper le temps perdu », la « saison touristique [sera] très difficile », prévient par exemple le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Selon une nouvelle étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le tourisme, qui représentait environ 300 millions d’emplois dans le monde en 2019, est l’un des secteurs les plus touchés par la crise. Son étude se base sur une récente évaluation de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). La chute de la demande de voyages internationaux pourrait ainsi se traduire par une baisse de 850 millions à 1,1 milliard de touristes internationaux.

« Ces chiffres nous rappellent clairement une chose que nous semblons souvent oublier : l’importance économique du secteur et son rôle de bouée de sauvetage pour des millions de personnes dans le monde entier », a souligné la directrice de la division du commerce international de la Cnuced, Pamela Coke-Hamilton, citée dans un communiqué.

A la lumière de ces chiffres, la Cnuced a élaboré trois scénarios pour évaluer le manque à gagner que devraient enregistrer le tourisme et les secteurs liés. « Il s’agit du manque à gagner pour le tourisme et les secteurs étroitement liés, comme par exemple les hôtels et les restaurants mais aussi les producteurs qui vendent aux hôtels leurs produits agricoles, les banques qui ont accordé des prêts aux hôtels, les producteurs d’énergie, la construction, etc », a détaillé à l’AFP Ralf Peters, chef de la section d’information sur le commerce à la Cnuced.

Le scénario intermédiaire élaboré par la Cnuced, qui est le plus proche de l’évaluation faite par l’OMT, suppose une interruption du tourisme international de huit mois et évalue le manque à gagner à 2 200 milliards de dollars, soit 2,8% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Il devrait en revanche atteindre 1 200 milliards de dollars, soit 1,5% du PIB mondial, si l’interruption ne dure que quatre mois, et 3 300 milliards, ou 4,2% du PIB mondial, si elle dure un an.

Les pays tentent de faire repartir leur tourisme cet été

L’UE essaie ainsi tant bien que mal de doper son tourisme en berne, en autorisant les vols en provenance de 14 pays de tous les continents, ainsi que de Chine, à la seule condition que celle-ci admette sur son sol les visiteurs « non essentiels » venant de l’UE, ce qui n’est actuellement pas le cas. La liste en question, adoptée mardi, sera révisable toutes les deux semaines et admet actuellement les voyageurs en provenance d’Algérie, Australie, Canada, Géorgie, Japon, Monténégro, Maroc, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Serbie, Corée du Sud, Thaïlande, Tunisie et Uruguay. 

Il y a d’autant plus urgence que la Thaïlande, la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Italie font partie des pays qui vont enregistrer les manques à gagner les plus élevés. La Thaïlande envisage d’ailleurs une réouverture partielle aux touristes durant l’été. Toutefois, ce sont les Etats-Unis et la Chine qui vont enregistrer les manques à gagner les plus importants.

D’autres pays dans le monde tentent de sauver leur saison touristique, comme l’Egypte qui, malgré plus de 1 000 nouvelles infections quotidiennes depuis fin mai, a rouvert mercredi les célèbres pyramides du plateau de Guizeh.

L’épidémie de coronavirus est loin d’être terminée

Les dégâts économiques sur le tourisme vont donc se poursuivre toute l’année car l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le rappelle, la pandémie continue d’accélérer à travers le monde. Depuis son apparition il y a six mois en Chine, le Covid-19 a fait au moins 511 312 morts dans le mond et plus de 10,5 millions de personnes ont été officiellement diagnostiquées, selon un décompte de l’AFP.

Mais le nombre de contaminations dépasse les 160 000 par jour depuis une semaine – la pire semaine en termes d’infections depuis le début de l’épidémie, selon l’OMS. Et « 60% de tous les cas de Covid-19 recensés jusqu’à présent ont été signalés au cours du mois dernier », a souligné mercredi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « La meilleure façon de sortir de cette pandémie est d’adopter une approche globale », a-t-il rappelé, demandant une fois de plus de respecter les règles de distanciation, détecter et isoler les cas, placer en quarantaine leurs contacts et porter un masque lorsque c’est nécessaire.

Si la contagion marque le pas en Europe, ancien épicentre de la pandémie, qui poursuit son retour progressif à la normale, des foyers subsistent. Principal pays exclu de la liste de l’UE, les Etats-Unis, où l’épidémie flambe, notamment dans le Sud et l’Ouest, dont certains Etats ont dû arrêter le déconfinement. De son côté, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a dit craindre une « deuxième vague » épidémique « qui pourrait frapper très fort », et a prolongé jusqu’au 31 juillet l’interdiction d’entrée des étrangers, sauf – paradoxalement – des Américains, et jusqu’au 31 août la quarantaine obligatoire à l’arrivée dans le pays. La santé avant le business.

 

Emploi Airbus : Toulouse et ATR durement touchés

Air Journal 3/07/2020

Près de trois-quarts des 5000 postes qu’Airbus se prépare à supprimer en France seront à Toulouse, Nantes et Saint-Nazaire n’étant pas épargnées. Chez ATR, près de 200 postes sont menacés, et la production sera réduite de moitié. Mais des emplois pourraient être sauvés en France et en Allemagne si le groupe aéronautique est aidé par les gouvernements.

Le « plan d’adaptation au Covid-19 » présenté mardi par Airbus entrainera environ 15.000 suppressions de postes sur les 135.000 que compte le groupe aéronautique européen, dont 5000 en France, un nombre confirmé le 2 juillet 2020 aux syndicats en comité de groupe. La région de Toulouse perdrait à elle seule 2398 postes à la production, ainsi que 980 au siège, 186 chez ATR (coentreprise avec Leonardo) et 36 chez Stelia Aerospace (filiale à 100%) ; près de 600 emplois sont également concernés à Saint-Nazaire et 500 à Nantes, toujours selon les syndicats. Selon le premier d’entre eux chez Airbus, FO, ce plan est « excessif et disproportionné ».

Les négociations débuteront lundi entre direction et syndicats sur les formes que prendront ces suppressions de postes, une manifestation étant déjà annoncée pour mercredi devant le siège. Les discussions devraient durer quatre mois, l’objectif de zéro licenciement étant clairement affiché par les représentants du personnel.

Selon le président d’Airbus Guillaume Faury,  rappelant qu’« aucune décision finale n’a encore été prise », 1500 postes pourraient être sauvés en France et 2000 en Allemagne (pays le plus touché avec 5100 suppressions annoncées). Dans un entretien accordé au Spiegel, il a expliqué que des discussions sont déjà en cours avec les gouvernements des deux pays sur des aides qui pourraient être apportées au groupe par leurs gouvernements.

Outre-Rhin, « jusqu’à 500 emplois pourraient être sauvés si le gouvernement allemand nous soutient, par exemple par le biais du programme de développement d’avions à hydrogène. L’extension du chômage partiel à 24 mois pourrait garantir jusqu’à 1500 emplois supplémentaires », a-t-il déclaré.

Même chose en France où l’Etat a déjà annoncé une aide de 8 milliards d’euros au secteur aéronautique (plus 7 pour Air France), sans qu’Airbus ait jusque là demandé une aide directe ; mais le prolongement du chômage partiel pourrait sauver 1500 postes, a expliqué le DRH Thierry Baril.

ATR a de son côté précisé hier que la production des avions turbopropulsés allait être réduite de moitié, avec des prévisions de livraisons entre 30 et 35 avions cette année contre 67 en 2019. Au total 204 postes devraient être supprimés, dont 186 en France, soit environ 15% de son effectif. Les consultations avec les syndicats ont également été lancées, avec un résultat espéré à l’automne.

Face à des « défis écrasants » et à l’instar « d’autres grands constructeurs, pour survivre et assurer son avenir, ATR a dû envisager, en plus d’autres mesures telles que la maîtrise de ses coûts et d’autres leviers financiers, d’adapter sa taille à cette situation nouvelle et inattendue », a déclaré dans un communiqué le président exécutif d’ATR Stefano Bortoli. « Nous ferons tout notre possible pour soutenir les membres de l’équipe ATR et veiller à ce que, si possible, la réduction de nos effectifs se fasse sur une base volontaire ».

Le dirigeant d’ATR se dit « convaincu qu’au fil du temps, le marché de l’aviation régionale repartira. Néanmoins, au vu des restrictions sur les déplacements, de l’appréhension naturelle de chacun à se remettre à voyager, pour les vacances ou pour le travail, et de l’incertitude quant à la découverte d’une solution définitive pour combattre ce virus, la reprise ne sera pas rapide », a-t-il ajouté.

ATR est « prêt à adapter ses compétences au nouvel avenir de l’aviation régionale », en gardant tous les engagements avec ses clients, en soutenant la flotte dans le monde entier, « et en poursuivant le développement de produits pouvant ouvrir de nouveaux marchés tels que l’ATR 42-600S à décollage et atterrissage courts et l’ATR 72-600F cargo », conclut Stefano Bortoli.

 

 

Iberia toujours sans long-courrier cet été

Air Journal 2/07/2020

La compagnie aérienne Iberia a mis à jour son programme de vols pour les deux mois d’été : il reste centré sur l’Espagne et l’Europe, dont cinq routes vers la France, mais ne comporte toujours rien sur le long-courrier.

Comme prévu il y a un mois et malgré la réouverture des frontières européennes et une reprise progressive du trafic, la compagnie nationale espagnole reste prudente : elle offrira en juillet et aout 2020 une cinquantaine de destinations, mais aucune intercontinentale. Depuis le 1er juillet, la filiale du groupe IAG (aux côtés de British Airways, Aer Lingus, Vueling et Level) ainsi que la low cost Iberia Express et Iberia Regional proposent « au moins 40 routes » avec 194 vols par semaine, principalement au départ de sa base à Madrid-Barajas Adolfo Suarez.

En Europe, la reprise des vols concerne selon son communiqué Amsterdam, Athènes, Bologne, Bruxelles, Copenhague, Dublin, Dubrovnik, Genève, Lisbonne, Londres-Heathrow, LyonMarseille, Milan, Munich, Paris-Orly, Porto, Rome, Stockholm, Toulouse, Venise et Zurich. Au mois d’août, les lignes d’Iberia vers Berlin, Londres-Gatwick, Manchester, Paris-CDG et Prague seront également relancées.

En Espagne, la compagnie de l’alliance Oneworld propose dans la péninsule des rotations vers Alicante, Almeria, Barcelone, Bilbao, Grenade, Jerez, La Corogne, Madrid donc, Malaga, Oviedo, Pampelune, Saint-Sébastien, Saint-Jacques de Compostelle, Séville, Valence et Vigo.

Dans les îles où elle est restée présente durant la crise sanitaire, Iberia desservira durant les deux mois d’été les aéroports de Fuerteventura, Gran Canaria, Ibiza, La Palma, Lanzarote, Minorque, Palma de Majorque, et Ténériffe (Nord et Sud).

Ni Dakar ni Marrakech, mentionnées fin mai, ne figurent dans le programme publié par Iberia. En ce qui concerne le long-courrier, Iberia se disait alors prête à redécoller « dès que les conditions le permettront et que les restrictions de quarantaine et de voyage seront levées dans les pays desservis » par ses avions.

La compagnie insiste surtout sur les mesures sanitaires très poussées mises en place pour lutter contre la propagation du coronavirus.